Un drame dont la mémoire s’est transmise de génération en génération, mais que peu de communes françaises commémorent. Alors que l’Algérie célèbre aujourd’hui les 60 ans de son indépendance, le 5 juillet 1962 reste aussi la date du massacre de 700 pieds-noirs à Oran.
En janvier dernier, ayant invité des représentants des rapatriés à l’Elysée, Emmanuel Macron s’était timidement risqué à évoquer le « drame du 5 juillet 1962 à Oran où des centaines d’Européens, essentiellement des Français, furent massacrés ». Mais ceux qui ont été mêlés à cet événement – ou leurs enfants – attendaient une déclaration plus claire, qui mènerait à une commémoration.
En 1962, après le référendum d’auto-détermination, qui a recueilli une large majorité de « oui », la célébration de l’indépendance a été fixée par le Gouvernement provisoire de la République algérienne au 5 juillet 1962, soit 132 ans après la prise d’Alger par la France.
A Oran, où les Européens sont nombreux, la guerre a été moins présente qu’à Alger. Pour cette fête, ces derniers sont prévenus de rester calmes ; l’armée française est censée veiller à leur sécurité. Pourtant, elle ne bougera pas de ses cantonnements, quand l’euphorie de certains Algériens tourne à la « chasse à l’Européen ». Si les chiffres et le contexte restent flous, on sait qu’environ 700 Européens ont été massacrés dans cette euphorie de l’indépendance.
La question de la mémoire d’un événement tragique comme la guerre d’Algérie reste délicate, de part et d’autre de la Méditerranée. Mais en France, une commémoration officielle, si discrète soit-elle, de ces massacres du 5 juillet, apporterait un sentiment d’apaisement aux pieds-noirs et à leurs descendants.
R.P