Non, décidément, l’unité n’est pas même de façade. L’ex-patron des Républicains, Christian Jacob, estime que « la maison est en ordre », mais celui qui a choisi de démissionner de la présidence du parti avoue tout de même que Les Républicains ont, de façon urgente, besoin d’un « phare ». A l’heure où le groupe compte 62 députés à l’Assemblée, les tensions risquent de refaire surface rapidement.
 « Le roi est nu, ce n’est pas à nous de le rhabiller : nous resterons dans l’opposition », a assuré le président des Jeunes Républicains, Guilhem Carayon. Un avis partagé par beaucoup. Mais si certains, comme le maire de Cannes David Lisnard, assurent que le parti ne soutiendra pas les « ambiguïtés du en-même-tempstisme », d’autres ne voient pas pourquoi LR ne saisiraient pas la « main tendue » du président de la République.
L’expression de « droite de convictions » ne sied clairement plus à un parti qui a voulu incarner « la vraie droite », la droite historique, durant des décennies. Même si la volonté de demeurer dans l’opposition reste sans doute majoritaire pour le moment au sein du parti, qui sait comment elle se traduira concrètement ? La ligne de crête sera délicate à conserver, entre « accompagner les réformes indispensables » et s’afficher comme un interlocuteur d’opposition.
Le départ de Christian Jacob marque aussi la fin d’une ère de fermeté ; le président des Républicains, même après les résultats des législatives, avait dit et redit que le parti demeurerait dans l’opposition. L’existence des LR comme « interlocuteurs incontournables » – et donc, de poids – du camp Macron est une chimère.
Le parti tente de camoufler les divisions internes : mais personne ne s’y trompe. Les prochains mois montreront comment Les Républicains entendent concrètement mettre en œuvre, selon les mots du député LR de Moselle Fabien Di Filippo, une stratégie d’opposition « responsable ».
R.P