Les élections libanaises se sont déroulées dans un calme relatif au Liban le 15 mai dernier. Les résultats ont démontré une volonté de changement de la part du peuple libanais, même si l’emprise des partis traditionnels reste puissante.
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Les résultats des élections législatives libanaises en ont surpris plus d’un au Liban. Le Hezbollah et ses alliées ont perdu la majorité du Parlement tandis que les partis issus de la contestation ont réussi une percée historique. L’espoir d’une opposition au Parlement libanais se concrétise mais reste encore un vœu pieux. Sur les 128 sièges, aucun camp n’a pu obtenir la majorité, faisant craindre une nouvelle impasse politique pour le pays.
une nouvelle impasse politique pour le pays ?
De nouveaux partis au Parlement
Malgré quelques tensions entre militants et l’armée dans le village de Jeb Jennine (Bekaa II) et des tentatives d’intimidation, les élections législatives libanaises se sont déroulées dans le calme avec un taux participation de 41 %. Ces élections ont réservé leurs lots de surprises.
La première est la percée des partis issus du mouvement de contestation. Ces derniers obtiennent 13 sièges au Parlement, un phénomène inédit dans l’histoire de la politique libanaise. En dépit de leur manque de cohésion et l’absence de programme commun, ces partis ont su trouver un électorat. La question qui se pose alors reste encore sans réponse : ces partis pourront-ils créer ensemble une coalition pour former une opposition ? Difficile à dire lorsqu’aucun parti ne se réclame majoritaire au Parlement.
un taux de participation de 41%
L’autre surprise est la montée en puissance des Forces Libanaises, le parti de Samir Geagea. Il devient le parti le plus fort chez les chrétiens avec une vingtaine de sièges tandis que le parti du président Michel Aoun, le Courant Patriotique libre, est en recul. Le Hezbollah et ses alliés, poids lourds de la politique libanaise, ont perdu la majorité au Parlement. De leur côté, les sunnites sont toujours sans leader. L’appel au boycott de Saad Hariri n’a pas été véritablement suivi.
La nécessité de réformes
Ces changements apportent un brin de mobilité sur la scène politique libanaise mais les partis traditionnels restent très puissants. La plupart des femmes et hommes politiques réélus sont accusés par le peuple d’avoir conduit le Liban dans l’impasse. Le plus difficile reste à venir pour les élus. Le pays traverse une grave crise économique et financière.
la menace d’une crise de la faim
La menace d’une crise de la faim pèse sur le Liban, tandis que la pauvreté explose. Le naufrage d’une embarcation de fortune transportant des Libanais de Tripoli vers les côtes européennes en est le triste exemple. Récemment, le naufrage d’un bateau de migrants a ainsi fait 7 morts et une dizaine de disparus.
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Les députés devront donc être en mesure de mener des réformes, notamment sur le plan économique, et qui respectent les conditions du Fond Monétaire International (FMI). Sans cela, le FMI ne sera pas disposé à aider le Liban et le pays continuera sa chute vertigineuse.
Marie-Charlotte NOULENS
Marie-Charlotte Noulens est journaliste depuis cinq ans. Elle est passée par la presse locale en Normandie avant de travailler à Bangkok pour « Asie Reportages ». Elle a rejoint ensuite le magazine « Aider les autres à Vivre », pour lequel elle écrit sur des sujets de société, principalement dans des zones touchées par la guerre ou encore, autour de la précarité en Afrique, au Moyen Orient et en Asie du Sud-Est. Elle se déplace à l’étranger et livre dans les colonnes du Méridional ses analyses sur l’actualité internationale.