Un meeting marseillais en franche demi-teinte ce dimanche 27 mars pour le candidat Jean-Luc Mélenchon. Donné en troisième place dans les sondages, L’Insoumis est venu vanter son Union populaire devant plusieurs milliers de personnes (35 000 personnes, selon les organisateurs, moitié moins qu’il y a cinq ans dans la même ville).
Le candidat de La France Insoumise avait fait le déplacement dans la deuxième ville de France, là où il dit avoir « de beaux souvenirs ». On n’en dirait pas autant de celui qui avait été élu des Bouches-du-Rhône en 2017, et que beaucoup de Marseillais – et « de gauche » – considèrent encore comme « un Parisien ».
Jean-Luc Mélenchon, ce samedi soir aux plages du Prado, a choisi sa cible : Emmanuel Macron et Marine Le Pen : « Qui, à votre avis, va ramener les services publics partout ? Monsieur Macron ? Madame Le Pen ? Non, c’est l’Union Populaire ! Qui va rembourser à 100% les soins pour ne plus renoncer à se soigner parce qu’on manque d’argent ? C’est l’Union populaire. » Le candidat a orienté son discours sur les questions sociales, attendant de toucher le public présent. Et enfoncé les candidats qui sont donnés pour le précéder dans les résultats. Une façon facile de se mettre en scène et de multiplier les phrases assassines. Comme d’habitude.
Rien à voir avec 2017
Juin 2017 : Jean-Luc Mélenchon est élu à la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui, exemple parmi d’autres, la maire du 1/7, Sophie Camard (qui a rejoint le Printemps marseillais), ne lui adresse plus la parole. Le pari de LFI triomphant dans la région marseillaise est sans nul doute perdu.
Ce qui revient le plus souvent chez les « déçus » de Mélenchon ici : un investissement local qui est resté faible, sans substance : « A Marseille, on attend des politiques qui viennent voir les gens, qui discutent vraiment. Mélenchon, personne ne le connaît ! C’est resté un Parisien finalement. »
Celui qui demande au public venu l’écouter hier soir « Réfléchissez, bon sang de bois ! », a toujours du mal à fédérer, et sa visite à Marseille n’en est que l’un des symboles.
Raphaëlle PAOLI