Des pépites de Théodule Ribot (1823-1891), Marseille en possède trois ! Ce peintre au drôle de prénom reste un artiste encore trop peu connu aujourd’hui. Il est pourtant à intégrer largement dans l’équipe des talentueux artistes français du XIXème siècle. Le musée des Beaux-Arts de la Cité phocéenne lui consacre avec raison une très belle exposition, dans le cadre d’un partenariat avec le musée des Augustins de Toulouse et le musée des Beaux-Arts de Caen.
« Une délicieuse obscurité » : à la façon des artistes du Nord de l’Europe pour la palette, et d’un Edouard Manet pour le choix des sujets, Théodule Ribot s’inscrit dans les courants les plus originaux de son époque. Son intérêt pour la vie quotidienne et les « petites gens » le rapproche de personnalités intellectuelles – et politiques – telles que Louise Michel, Emile Zola ou Jules Vallès (un contexte culturel qui se traduira notamment par l’épisode de la Commune).
Les œuvres de Théodule Ribot sont présentes dans les plus grandes collections nationales et internationales : musée d’Orsay, Rijksmuseum d’Amsterdam, Galleria Palatina de Florence, Ashmolean Museum d’Oxford, Cleveland Museum of Art, Burrell collection de Glasgow… Ce peintre ami et admiré des artistes davantage passés à la postérité (Monet, Puvis de Chavanne, Corot, Courbet, Rodin) mérite qu’on lui accorde sa place. Comme beaucoup d’artistes de son temps, il s’intéresse à d’autres domaines artistiques comme la sculpture, et se passionne pour les maîtres des siècles précédents – en particulier les peintres espagnols.
Pour les Marseillais ou les visiteurs de passage, cette exposition est l’occasion de prendre conscience du trésor présent dans les collections de notre musée des Beaux-Arts.
Jeanne RIVIERE
Théodule Ribot, « Une délicieuse obscurité », du 12 février au 15 mai 2022. Musée des Beaux-Arts de Marseille, Palais Longchamp (aile gauche), 13004, Marseille ; entrée libre. Ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h.