La tendance est de plus en plus marquée : dans les villes, les demandes de produits « locaux » explosent. Dans la région marseillaise, les exploitations ne manquent pas. Une question intéressante est pourtant née : pourquoi ne pas rapprocher les zones d’approvisionnement desdites villes, en utilisant les terrains situés en périphérie ? L’idée est bonne, le procédé demande une organisation minutieuse. Le Département des Bouches-du-Rhône s’est associé à la Chambre d’agriculture 13 pour une expérimentation agricole : « Fruits en ville » – et légumes.
C’est un partenariat qu’on espère… fructueux. Le Département se charge de l’aspect financier (plan économique, suivi scientifique, achat des arbres…) ; de son côté, la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône s’occupe de la mise en œuvre concrète du projet.
Le 19 janvier dernier, un petit groupe était ainsi au travail sur l’exploitation en bio de Lionel Garnerone dans le 14ème arrondissement de Marseille. Plantation des premiers arbres, certains classiques, d’autres plus exotiques. Pour optimiser la production tout en n’épuisant pas la terre, l’idée est d’allier sur un même terrain des arbres fruitiers adaptés à un climat méditerranéen, et des légumes de saison. Ce plan permettra de profiter d’un rendement tout au long de l’année, ce qui n’est pas négligeable du côté économique également !
C’est une première et un test clé. Ce site pilote de 2 hectares, situé sur les hauteurs de Sainte-Marthe, servira à terme de modèle à d’autres exploitations. Le Département et la Chambre d’agriculture ne se lancent pas à l’aveuglette dans le projet, puisque celui-ci sera observé (techniquement, économiquement et d’un point de vue environnemental) sur une période de trois ans avant d’être essaimé. Le temps de faire venir du public et des jeunes pour découvrir un monde qui leur est la plupart du temps inconnu. Et pourquoi pas, de susciter des vocations.
Raphaëlle PAOLI