Lorsque paraît, en 1997, « Harry Potter and the Philosopher’s Stone” (Harry Potter à l’école des sorciers), le succès devient phénomène, et le phénomène devient mondial. C’est donc sans étonnement que l’on apprend, deux ans plus tard, l’adaptation des romans de J.K. Rowling au cinéma. Mais qui sera la petite vedette ? Dans « Numéro deux », un roman à la fois drôle et cruel, David Foenkinos s’inspire de l’histoire vraie qui a vu le second prétendant au rôle d’Harry Potter écarté.
Partout dans le monde, des objets à l’effigie d’Harry Potter, partout, des références au sorcier si mignon qui incarne le héros de J.K. Rowling. Le choix de Daniel Radcliffe comme acteur serait une évidence, en somme. Mais la réalité est autre. Plusieurs milliers d’enfants se présentent lors de l’immense casting organisé avant le tournage. Deux prétendants sérieux sont retenus : Daniel Radcliffe et Martin Hill, un jeune Franco-Britannique qui a l’air aussi rêveur que son homologue. Le sort – et le « petit plus » – choisira Daniel Radcliffe.
Comment grandit-on dans l’ombre fantomatique de « celui qu’on aurait pu être » ? La fiction de Foenkinos imagine la vie parallèle à laquelle mille détails rattachent le jeune garçon, de l’univers omniprésent des films au balai du quotidien. Une torture qui renvoie à tous les Icare qui ont « presque » atteint le soleil.
Martin va devoir apprendre à se détacher de cette « presque » vie qui lui colle à la peau, et comprendre que l’anonymat a du bon. Et s’il devenait d’ailleurs aussi connu que le « numéro un » grâce au roman de David Foenkinos… ? L’écrivain nous offre encore une fois un livre rempli de délicatesse et d’interrogations existentielles sur le quotidien.
Jeanne RIVIERE
David Foenkinos, « Numéro deux », éditions Gallimard (coll. Blanche), 240 pages, janvier 2022, 19,50€.