A l’occasion de ses vÅ“ux à la presse ce vendredi 28 janvier, Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Aix-Marseille-Provence (et fraîchement élu secrétaire au bureau national de CCI France) est revenu sur les derniers mois de la vie économique du territoire national et régional. De façon lucide et réaliste, il a abordé les principaux enjeux qui attendent Marseille et sa région en 2022.
Ce qui était une évidence reste une réalité : le contexte sanitaire, s’il est moins catastrophique que l’année dernière, reste pesant pour les entreprises. Jean-Luc Chauvin le rappelle, ces dernières ont dû apprendre à vivre avec cette « épée de Damoclès » suspendue au-dessus de leur tête. Elles ont tout de même fait preuve, notamment en Région Sud, d’une résilience peu commune et le bilan des taux des carnets de commandes en 2021 est plus qu’encourageant.
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Les aides ciblées restent indispensables pour les secteurs les plus touchés (métiers de la restauration, professionnels du voyage etc.) « Il ne faut pas que les aides d’hier deviennent les boulets de demain », souligne le président. Ces aides doivent correspondre à des mises en place simples et efficaces, qui ne permettent pas aux clients de douter de la capacité de l’entreprise à faire face à la crise.
Repenser l’économie avec « audace »
« La crise sanitaire peut et doit être une chance pour nos entreprises », tient à souligner Jean-Luc Chauvin. Pour le président de la CCI AMP, cette période encourage à repenser notre économie française, avec « audace » : « Il faut profiter de cette crise pour oser changer les choses. »
Si la région marseillaise possède un certain nombre d’atouts notamment dans le numérique et l’énergie verte, il doit savoir les utiliser et les faire prospérer. Le CES 2022 a récemment démontré le dynamisme du territoire. Le port a vu une hausse de 9% de son trafic de marchandises et une progression de 11% de chiffre d’affaires.
Utiliser les routes méditerranéennes
Les routes de la Méditerranée, par lesquelles transitent les marchandises venues d’Asie, démontrent dès aujourd’hui qu’elles deviennent le trajet indispensable du trafic maritime mondial. La France, de son côté, doit savoir mettre à profit l’intermodalité entre trafic maritime, fluvial et ferroviaire (notamment dans les projets partant de Lyon), avec des infrastructures de haut niveau.
Jean-Luc Chauvin rappelle l’importance du secteur de la mer dans la vie marseillaise : économie de la mer, JO 2024, projets autour de l’archipel du Frioul… « Il faut saisir cette chance pour faire avancer la métropole », explique-t-il.
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Au-delà , l’Afrique représente un terrain particulièrement propice aux échanges : « Marseille a vocation à être un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique. » Ouverte sur ce continent, la ville représente un lieu « secure », selon l’expression américaine : un endroit où les entreprises (et les familles) françaises et étrangères peuvent s’installer dans le cadre de leurs échanges avec l’Afrique.
Le territoire marseillais doit aussi démontrer rapidement sa capacité d’amélioration, que ce soit sur le foncier économique, les chantiers de recyclage de matières ou le dynamisme du centre-ville. Pour le président de la CCI AMP, l’idée des zones-franches urbaines dans les centres-villes permettrait une attractivité renouvelée.
« Voir loin pour prendre un temps d’avance » : les acteurs de la vie économique marseillaise sont mobilisés pour faire de la région un exemple de la réalisation économique française.
Raphaëlle PAOLI