Emmanuel Macron veut se rapprocher des pieds-noirs

Le vent de la présidentielle recommence à souffler. En février 2017, soit deux mois avant les élections françaises, Emmanuel Macron avait fait une déclaration « clash Â» lors de son déplacement en Algérie ; le candidat avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité Â» : « C’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. Â»

Autre campagne, autre stratégie : ce mercredi 26 janvier, Emmanuel Macron tenait à recevoir des représentants de « la grande famille des rapatriés d’Algérie Â»; parmi ceux-ci, Christian Estrosi, le maire de Nice. La ville a en effet été l’un des pôles d’accueil historique des pieds-noirs, partisans de l’Algérie française.

Reconnaître la responsabilité de l’armée française dans la fusillade de la rue d’Isly est un « acte mémoriel Â» d’importance. Le 26 mars 1962, une soixantaine de personnes avaient été tuées à bout portant par les militaires (chiffre augmenté d’une vingtaine de morts par la suite) et 200 personnes avaient été blessées.

« Ce jour-là, des soldats du 4ème régiment de tirailleurs, firent feu sur une foule qui manifestait, attisée par l’OAS [Organisation de l’Armée secrète ndlr], son attachement à l’Algérie française. Ce jour-là, des soldats français, déployés à contre-emploi, moralement atteints, ont tiré sur des Français. Il est plus que temps de le dire. Ce qui devait être une opération de l’ordre s’acheva en massacre. Â» Cette intervention d’Emmanuel Macron vise à rassurer les familles de pieds-noirs et les « conservateurs Â» de droite, notamment ceux qui avaient voté pour lui lors des dernières élections présidentielles.

« Je le dis aujourd’hui haut et clair: ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République. » Toutes les archives sur le drame seront ouvertes à la consultation.