« A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol (12) : Consommation / Contradictions / Coalitions

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Pierre Dussol est professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université. Il a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors Â», il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct. Il livre son point de vue savoureux dans les colonnes du Méridional.

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CONSOMMATION

Nécessaire pour couvrir les besoins et l’un des « moteurs Â» de l’économie. Jusque-là, tout va bien. C’est aussi un moyen d’exister pour des personnes sans culture et sans personnalité quand ils achètent au-delà de leurs besoins. Ils sont alors présentés comme des « victimes Â» de la publicité qui aurait « créé des besoins Â», mais ils sont plutôt victimes de leur vanité. Certes, ils sont souvent consentants. Le circuit économique n’en tourne que mieux, tout va bien.

Si en plus le consommateur docile est en même temps un électeur moutonnier, les démagogues ont de l’avenir par l’alliance ironique des supermarchés et du socialisme. Comment s’étonner que ce qui tire vers le bas se retrouve tout en bas en effet ?

Je suis un peu sévère, c’est l’époque qui le veut. Le sujet mérite d’autres développements qui viendront bientôt.

CONTRADICTIONS

L’économie est une branche de la logique. On l’oublie trop souvent pour se lancer dans des discours socio-politiques orientés par des intentions de propagande…

Ainsi, l’automobile, sa production, son usage, est la cible de critiques à cause des encombrements, et de la pollution alors que l’usage des transports en commun est magnifié. Petit à petit les acheteurs se détournent de l’automobile. On en produit moins, on consomme moins de carburant…. Il s’est trouvé pourtant des personnes pour demander des « plans de soutien Â» à l’industrie automobile et à manifester contre la fermeture de raffineries de pétrole.

Deuxième exemple : il est question du « zéro papier Â» et on voit souvent sur les e-mails la recommandation de n’imprimer que si c’est vraiment nécessaire. Il se trouve encore pourtant des personnes pour s’étonner, voire manifester quand il y a des fermetures d’usines produisant du papier…

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Autre exemple : les plus hostiles au travail le dimanche sont-ils des adhérents déterminés à la religion chrétienne ? Pas du tout. Il s’agit de syndicats, comme la CGT dont la doctrine est totalement antireligieuse.

Que les « acteurs économiques Â» soient à ce point stupides est possible mais leurs meneurs sont surtout des personnes de mauvaise foi : ils ne cherchent qu’à culpabiliser l’économie de marché dont la logique les dérange afin de créer et d’entretenir un désordre qui leur profite.

COALITIONS

Groupe de personnes agissant ensemble au service d’un objectif commun. Il n’en manque pas dans toutes les sociétés. Les groupements professionnels et les syndicats en sont, mais il ne faut pas oublier les influenceurs ou lobbyistes bien connus, non plus que les partis politiques.

Au nom de la liberté, la Révolution française les avait proscrites peut-être un peu rapidement, en réaction contre les rigidités des corporations de l’Ancien Régime. Les syndicats groupant des professionnels autant que des salariés étaient donc interdits. Petit à petit cela a évolué en bien, mais jusqu’à certains excès aujourd’hui.

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Après analyse, la coalition la plus intéressante à l’œuvre aujourd’hui est la coalition des médiocres. Il y a toujours eu des médiocres absolus ou relatifs.  Ils ont toujours cherché à se protéger des conséquences de leur médiocrité. Certaines doctrines comme le socialisme et surtout sa version marxiste leur ont donné des excuses argumentées. Des « révolutions sociétales Â» comme en France, Mai 68 ont fait de l’échec une valeur. Des partis politiques issus de ces doctrines leur ont donné des leviers d’action lesquels ont entraîné des législations protectrices. La législation ne cesse de graver dans les lois des excuses à tous les échecs. Nous en sommes à ce stade. Comme écrivait Portalis, les mauvaises mÅ“urs ont été « naturalisées dans les Lois Â».

Pierre DUSSOL

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