Des parents déboussolés, à qui il faut expliquer et réexpliquer les protocoles de tests, des écoles qui doivent refuser des enfants qui n’ont pas bouclé les « trois tests en quatre jours » (un test antigénique ou PCR le jour où un cas positif est déclaré dans la classe, puis des autotests à J+2 et J+4), des enseignants épuisés dès la rentrée… Les motifs de l’appel à la grève nationale du jeudi 13 janvier dans les écoles, collèges et lycées sont multiples, mais tous se rejoignent autour de l’inquiétude liée à la façon de gérer le protocole sanitaire.
« Pagaille indescriptible », « chaos », « mépris », « mensonge », « fort sentiment d’abandon et de colère parmi les personnels des écoles » : les mots du Snuipp-FSU, le premier syndicat des enseignants du primaire, sont sans appel. Une dizaine de syndicats d’enseignants ont appelé à rejoindre la grève du 13 janvier pour protester contre une situation intenable.
A vrai dire, personne ne sait plus bien à qui se vouer : la plupart des parents souhaitent que la classe reste ouverte, mais devoir faire tester leur enfant trois fois en quatre jours demande une sacrée organisation. « Parfois, on arrive à l’école le matin et on apprend qu’un des enfants a été testé positif. Au lieu d’aller directement au travail, il faut attendre pour faire tester son enfant. Et c’est comme ça presque toutes les semaines », explique une mère d’élève de CE1 devant une école marseillaise. Le gouvernement a choisi, après la rentrée de janvier, d’alléger le processus : si un nouveau cas positif se déclare dans la classe dans un délai de moins de sept jours, les élèves n’ont pas à refaire le cycle des trois tests.
Face à cette situation difficilement tenable, plusieurs syndicats demandent le retour à l’ancien protocole : un cas positif dans la classe entraînait la fermeture de celle-ci. La question cruciale reste tout de même le sujet des remplacements. Alors que les absences de professeurs se multiplient et se multiplieront au cours des prochaines semaines, les syndicats demandent au gouvernement un recrutement intensif de remplaçants.
Dans tous les cas, la grève du 13 janvier veut alerter le gouvernement sur une situation qui ne peut pas durer, et demander une organisation claire et cohérente face aux contaminations – et des masques, qui manquent souvent ! Pour les lycéens, les épreuves du baccalauréat qui approchent nécessitent également une large anticipation.
R.P