Poubelles : Marseille est-elle victime des jeux politiques ?

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Plus de 2 500 tonnes de déchets dans les rues de Marseille (sans compter d’autres villes de la Métropole comme Aubagne) depuis le retour du mouvement de grève. Des Marseillais exaspérés ou lassés, inquiets du double cocktail de grève, SNCF et métropolitaine, indignés à l’idée de recevoir leurs proches dans un tel décor d’immondices.

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Cette fois, la Métropole est bien décidée à ne pas céder un pouce de terrain de plus face à Force Ouvrière. « L’accord ne bougera pas d’un iota Â», a précisé Yves Moraine, le vice-président de la Métropole en charge des négociations. Le syndicat majoritaire a décidé de poursuivre le mouvement de grève, alors que la CGT et FSU notamment, ont signé l’accord avec la Métropole. Parmi les dossiers abordés, et qui avaient beaucoup fait parler d’eux, la question de la pénibilité. Pour les éboueurs, la décote prévue est de 15%, alors même que le précédent accord d’octobre discuté avec les syndicats avait évoqué un 9,5%.

Trop tard ?

C’est dans ce contexte que jeudi 16 décembre, la Préfecture de police a déclaré « faire usage du pouvoir de réquisition Â» des agents jusqu’au 20 décembre : 250 agents vont devoir retourner à leur travail, à Marseille et à Aubagne, pour débarrasser les déchets accumulés. Cela sous peine de se voir infliger une amende de 10 000 euros.

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Il faut tout de même souligner que cette mesure vient bien tard étant donné la situation actuelle : les commerçants qui attendaient tout de ce mois de décembre, le covid qui revient au galop et les fêtes de fin d’année qui voient un chassé-croisé de Marseillais, de touristes, de personnes passant par Marseille à cette occasion. Au-delà du « sacro-saint droit de grève Â» français, ne fallait-il pas anticiper un minimum la situation, alors que le contexte sanitaire sort de l’ordinaire ? Les grèves à Marseille sont inscrites dans le paysage. Il n’empêche qu’aujourd’hui, les pouvoirs publics devaient agir rapidement.

Les pouvoirs d’Etat doivent jouer leur rôle d’alliés des territoires

Quand il n’appartient plus à la Métropole, qui a fait ce qu’elle pouvait, de poursuivre le dossier, c’est à l’Etat, représenté dans les collectivités, d’utiliser son fameux pouvoir de déconcentration. Il s’agit là d’un problème de salubrité publique. Les pouvoirs d’Etat doivent jouer leur rôle d’alliés des territoires, et non attendre que la situation pourrisse pour intervenir tels des « sauveurs Â» et des maîtres d’école. Encore une fois, il appartient aux politiques de faire montre de leur expérience ! Au risque d’inciter les gens – les Marseillais en particulier, à croire que tous ces dossiers ne sont que les prétextes pour les prochains argumentaires des campagnes politiques.

Raphaëlle PAOLI