« Le grand Marseille numérique » : pari sur la jeunesse et chance pour le territoire

Cyril Zimmermann s'exprime au micro © Le Méridional

Ce vendredi 5 novembre après-midi, trois acteurs et leurs équipes étaient rassemblés à Marseille, dans les locaux de La Plateforme, pour l’officialisation d’un projet d’envergure intitulé « le grand Marseille numérique pour la jeunesse Â», en présence du secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O. Trois acteurs nationaux majeurs, La Plateforme, L’Epopée et Théodora, unissent leurs forces pour se servir du numérique comme d’un tremplin pour la jeunesse du territoire. Ce qu’on y a vu : une organisation, une confluence des points de vue et des énergies, qui font dire que le pari sur Marseille et ses jeunes n’est plus un pari, mais sans doute déjà une réalité.

Un savoir-faire et un engagement indéniables

Ils sont tous trois reconnus pour leurs savoir-faire et leurs engagements dans chacun de leurs domaines, au-delà des frontières marseillaises : formation initiale et professionnelle, inclusion, innovation…

La Plateforme est une école informatique et des métiers du numérique, accessible à tous sans frais de scolarité. Ouverte en 2019, elle vise à la formation de 3 000 étudiants par an à l’horizon 2026. Elle souhaite devenir la première école numérique de France basée sur l’alternance en entreprise.

Cédric O et Julie Davico-Pahin © Le Méridional

L’Epopée, implantée dans les quartiers nord, réunit une quarantaine d’acteurs qui s’attachent à l’innovation éducative et inclusive (l’école d’e-sport MCES en fait notamment partie, de même que Synergie Family).

Théodora est le hub digital dédié à l’innovation, qui va prendre place au cœur de la requalification urbaine du boulevard Gèze (les travaux débuteront début décembre 2021) Quels sont les points communs entre tous ces acteurs ? Le souci de l’intérêt général, l’insertion professionnelle et le souci de la jeunesse comme avenir du territoire.

Une complémentarité essentielle

Dans ce secteur du numérique, chacun d’entre eux, à leur manière propre, apporte une pierre à l’édifice. Et c’est bien là qu’est le génie. « Chacun est une pièce essentielle du puzzle », souligne Cyril Zimmerman, président de La Plateforme. « On a trop souffert par le passé des initiatives morcelées, renchérit Julie Davico-Pahin de la French Tech. On a besoin de se rassembler aujourd’hui. »

L’élan actuel du numérique : c’est maintenant

Kevin Polizzi (Théodora) aime à répéter que nous sommes entrés dans l’ère des « ouvriers du numérique ». Cette accélération, tous les acteurs sont d’accord pour dire qu’il faut la vivre au niveau du territoire régional, plutôt que d’aller recruter des talents venant de l’étranger. Pour Cédric O, « on vit un moment fort de dynamisme particulier en France, surtout à travers des entreprises qui veulent répondre à des enjeux sociétaux. On assiste à un phénomène de renouveau dans l’entrepreneuriat. » Sans perdre « ses marques », Marseille doit faire jouer « sa marque », comme le soulignent les intervenants.

Les objectifs d’un tel partenariat

Le territoire marseillais souffre indéniablement de certaines faiblesses, qu’un projet comme « le grand Marseille numérique pour la jeunesse » veut s’attacher à combler. Le président de la CCI-AMP, Jean-Luc Chauvin, rappelle bien à propos que nous avons la Métropole la plus jeune de France. Parallèlement, un double constat : d’une part, les entreprises ont un grand mal à recruter, d’autre part, on observe un taux élevé de jeunes qui n’ont pas de qualification précise.

© Le Méridional

L’ambition partagée de La Plateforme, de l’Epopée et de Théodora est précisément de former 20 000 jeunes d’ici à 2029, en utilisant le numérique comme le levier de formation et d’inclusion pour de nombreux d’entre eux et des personnes sans emploi.

Un objectif rationnel étant donné la position stratégique de Marseille comme capitale du territoire. Kevin Polizzi le souligne : il s’agit de profiter des fameux câbles sous-marins qui passent par Marseille, pour transformer la ville en capitale européenne du numérique. Les lieux investis par La Plateforme, L’Epopée et Théodora totaliseront près de 80 000m2 dédiés à l’éducation, à la formation et à la création de nouveaux emplois liés au numérique.

« Une alliance inédite Â»

C’est donc à juste titre que l’on peut parler d’une « alliance inédite », et d’un projet pharaonique. Qu’est-il en train de faire exactement ? De réparer la liaison nord-sud de Marseille, tant en termes de mobilité (Théodora sera un hub très accessible) que dans les mentalités, et de lancer l’agrégation des talents… Beau programme pour Marseille.

Raphaëlle PAOLI