Des grèves du ramassage des déchets, ils en ont vu. Mais celle-ci pourrait se prolonger plus que « la normale ». Le dossier brûlant du temps de travail des agents de la collecte ménagère devait bien arriver un de ces jours sur la table. Mais il a bien fallu que la Métropole s’y attaque : dans les faits, la loi de 2019 sur la transformation de la fonction publique implique au sein des collectivités un passage aux 35 heures pour l’ensemble des secteurs, avant janvier prochain.
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Après une rencontre avec les dirigeants des syndicats CGT et FO lundi, le bras de fer semble s’être figé. Pour pallier tant bien que mal la transformation des villes (en particulier Marseille) en vaste poubelle à ciel ouvert, une trentaine de containers relevés par des sociétés privées ont été aménagés ; mais trop peu pour cacher le phénomène.
Du côté des habitants, on hésite entre résignation et colère, mais le dégoût est partagé : « Poubelle Land, c’est comme ça que ma famille appelle Marseille quand ils viennent, et je ne peux pas m’empêcher de leur donner raison…, soupire un habitant du 6ème arrondissement. « Cette grève n’est que la face émergée de l’iceberg, souligne un autre du 1er : en temps normal, quand je vais jeter mes déchets dans les poubelles enterrées, je vois les gens qui déposent tranquillement leurs sacs poubelles à côté, sans problème ! Marseille a un problème et avec la propreté, et avec la gestion des déchets. »
Certains pointent également une mauvaise volonté de coopération entre Mairie et Métropole : « C’est à qui se renvoie la balle pour décliner toute responsabilité. Une guerre-prétexte dont les retombées sont directes pour les Marseillais », résume un commerçant du 7ème.
Quant aux présidents des CIQ (Comités d’Intérêt de Quartier), un communiqué officiel daté du 27 septembre de la ville de Marseille les a avertis qu’il était inutile, le temps de la grève, de faire des signalements :
« Il est prévu 100% de grévistes sur l’ensemble de la Propreté (ordures ménagères, poubelle jaune, nettoyage, cantonnement). Il semble que ce mouvement social soit parti pour durer dans le temps. Dès lors, il n’est pas utile de faire des signalements à Engagé au Quotidien, ils ne pourront malheureusement pas être traités par les services. »
Comment va évoluer la situation, à quelques semaines du retour prévu d’Emmanuel Macron à Marseille ? « Vous avez un problème avec vos personnels municipaux et vous avez trop de grèves », avait-il dit lors de son dernier passage. Une remarque qui en avait irrité plus d’un. Ce qui est sûr, c’est que cette fois-ci, Emmanuel Macron ne pourrait pas manquer de voir les entassements de sacs poubelles, même depuis sa voiture présidentielle.
Raphaëlle PAOLI
Les containers de remplacements (officiellement) mis en place :
- Cours Estiennes d’Orves – Impasse Fortia : 1er
- Cours Belsunce : 1er
- Place du 4 septembre : 7ème
- T55 Roucas Blanc : 7ème
- Cours Pierre Puget : 6ème
- Castellane : 6ème
- Place Edmond Audran : 4ème
- Angle Chute Lavie / Guigou : 4ème
- Place Paul Lapeyre / Jeanne d’Arc : 5ème
- Square Sidi Brahim : 5ème
- Parking Vielle Chapelle : 8ème
- Chemin des Goudes colonne de tri Bienvenue : 8ème
- Place Beverel : Saint-Anne : 8ème
- Rond-Point de l’Obelisque : 9ème
- Abords Cravache boulevard Michelet : 9ème
- Parking de l’Octroi : 10ème
- Avenue Mireille Lauze – Niveau Commissariat : 10ème
- La Milière – Parking Lili des belons : 11ème
- St-Marcel – Parking Forbin : 11ème
- Eoures / Camoins / La treille : Parking St-Martin : 11ème
- St-Barnabé – Place Caire : 12ème
- St-Julien-Boulevard Comtesse : 12ème
- Château-Gombert – Parking Louis Feuillet : 13ème
- Avenue Einstein – Parking face au 88 : 13ème
- Saint-just – Place de l’Eglise : 13ème
- Parking des Glycines – La Rose : 13ème