Le duo Bruno Maerten et Olivier Guillerot, sur le Figaro 2 Shamrock V aux couleurs du CNTL-Marseille, a remporté dimanche 22 août à 18h15 le tout premier titre en double de l’édition 2021 de la Transquadra en franchissant en tête la ligne d’arrivée, à Quinta do Lorde, de l’étape Marseille – Madère. De la patience, c’est la première qualité qu’il a fallu développer pour cet équipage comme pour tous ceux engagés dans cette transatlantique d’un genre différent, ouverte aux seuls amateurs de plus de 40 ans, dont le départ a été décalé d’un an par rapport au programme initial.
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Une étape pleine de rebondissements
Finalement partie de Marseille le vendredi 13 août à 14h, cette première étape a également mis à rude épreuve les qualités marines de l’équipage du CNTL : « D’abord y a eu la folle nuit d’Ibiza« , détaille Bruno Maerten. « Entre l’île des Baléares et la côte, on a croisé, en pleine nuit, un phénomène météo qui n’était absolument prévu dans aucun modèle : des bouffées d’air brûlant, avec des vents en cisaille, de direction opposée en haut et en bas du mât, atteignant jusqu’à 45 nœuds. On essayait évidemment d’en sortir, mais on est retombés dedans trois fois de suite. Le deuxième temps fort a bien entendu été l’approche du détroit de Gibraltar et la traversée de la mer d’Alboran, dans le petit temps, où on est allé chercher un contre-courant très sud, le long de la côte algérienne et marocaine. C’est là qu’on a réussi à faire le trou puisqu’on s’est présentés les premiers, sans trop de problème, dans le détroit malgré la brume : on n’y voyait vraiment rien, on n’a pas vu la côte, on n’a pas vu les bateaux, on entendait juste les cornes de brume et les moteurs des bateaux ! Ensuite on a réussi à creuser un peu en échappant à une zone de molle, et à gérer notre avance jusqu’à la ligne. »
Un objectif qui tire vers l’avant
« Cette Transquadra, c’est vraiment un aboutissement« , résume le skipper. « Le projet a été monté il y a trois ans, en 2018. Je me suis réveillé un matin en me disant : qu’est-ce que j’aimerais faire du reste de ma vie ? Je suis un passionné de voile, je n’ai jamais fait de traversée de l’Atlantique, pourquoi pas la Transquadra ?J’en ai parlé à Olivier Guillerot, qui m’a dit banco, et nous avons commencé à entrer dans le vif du sujet. J’ai vendu le bateau que j’avais pour en acheter un autre. » Le premier chantier a donc consisté à mettre le Figaro 2 en conformité avec le règlement de la course, et c’est peut-être déjà là que cette belle performance s’est dessinée. Il s’agissait effectivement de « couper un peu les ailes » au monotype jaugé trop puissant dans sa version de départ, mais le duo a vraiment chercher à le faire de manière harmonieuse et raisonnée, en panachant les interventions, plutôt que de réduire un seul des paramètres. Au final, un bateau respecté, et même un spi plus grand que celui d’origine pour anticiper les petits airs de la Méditerranée, qui s’est avéré un atout majeur dans cette première étape. L’équipage marseillais est donc maintenant en très bonne position pour bien figurer dans la seconde partie de la Transquadra dont le départ, à destination de la Martinique, sera donné le 29 janvier.
Un tremplin pour tout le club
« Je voudrais partager cette belle performance avec tous les membre du CNTL« , continue celui qui occupe depuis le 9 juin dernier les fonctions de Secrétaire Général, auprès du nouveau président, Franck Recoing. « Le Club réalise un véritable travail de fond : il nous a supportés dans la préparation du bateau depuis des années, qu’il en soit ici remercié. Le CNTL, c’est un grand club, qui a un grand esprit sportif – il n’y a aucun doute. J’espère que notre belle victoire va servir de motivation à d’autres pour nous suivre pour une édition prochaine.«Â