La Fontaine, fabuleux et indémodable

Les Fables de La Fontaine illustrées par Vimar © WKMC

Le 8 juillet 1621 naissait à Château-Thierry (Aisne) Jean de La Fontaine. Cette année sera donc celle des 400 ans de sa naissance, et l’occasion de redécouvrir son œuvre fabuleuse. La Fontaine restera comme l’un des plus fameux écrivains poètes de la littérature française. Nombreux sont les vers de ses Fables à être passés dans le langage courant au cours des siècles : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » (« Le Lion et le Rat »), « La raison du plus fort est toujours la meilleure » (« Le Loup et l’Agneau ») « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » (« Le Lièvre et la Tortue »)…

Rédigées entre 1668 et 1694, les Fables ont été dédiées au Dauphin, fils de Louis XIV, pour le premier recueil, à Madame de Montespan, maîtresse du Roi, pour le deuxième recueil, et au Duc de Bourgogne, petit-fils du Roi, pour le dernier.

llustrations pour les « Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine », Claude Barbin et Denys Thierry, Paris, 1668 © WKMC

Pourquoi les Fables restent-elles indémodables, dans les écoles tout comme dans les références de la vie quotidienne ? Parce que chacune est un petit tableau coloré, mettant en scène des personnages extrêmement vivants : « Le Meunier, son fils et l’âne », par exemple, où des gens défilent qui donnent leur conseils; la conclusion apprend à ne pas accorder plus d’attention qu’il n’en faut à des avis extérieurs, mais à suivre son bon sens. Et chaque âge, en fonction de son expérience, a sa lecture de La Fontaine : les Fables accompagnent toutes les étapes de la vie, depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse, en passant par l’âge adulte.

Le Coq et le Renard, illustration par Percy James Billinghurst, v. 1900 © WKMC

Sous une forme amusante, en tout cas sous l’œil amusé du fabuliste, on découvre nos travers, ceux de tous les humains, souvent montrés avec l’aide des animaux eux aussi finement observés : le Lièvre qui a peur de tout, la curiosité, l’avarice, l’appétit de paraître (« La Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Bœuf »), l’impossibilité de garder un secret… mais aussi les côtés nobles (l’amitié dans « Les Deux amis »). Enfin, ce qui n’est pas le moindre de leur charme, la forme poétique des Fables, si souple chez La Fontaine, permet de retenir facilement – « par cœur » même – ces quantités de petites histoires.

Jeanne RIVIERE