Ce n’est un secret pour personne, les restaurants ne sont pas sortis indemnes de tous ces derniers mois. Beaucoup de restaurateurs attendaient donc avec impatience la saison touristique, ouverte dès les mois de mai et juin, et surtout, les mois de juillet et août, où les touristes français et étrangers se déplacent pour leurs vacances.
A Marseille, le mois de juillet a été plutôt timide, mais août semble s’annoncer mieux, si toutefois les contraintes du pass sanitaire ne viennent pas handicaper les restaurants. « Une des chances de Marseille, c’est peut-être que beaucoup de Marseillais restent ici pendant leurs vacances, alors qu’à Paris, les habitants désertent la ville dès qu’ils le peuvent, résume le serveur d’un café sur le Vieux-Port de Marseille. Sans la clientèle étrangère, on a fait de moins bons chiffres que d’habitude en juillet, mais ça reste raisonnable, on a les Marseillais et les touristes français, et on commence à voir plus de touristes étrangers ces premiers jours d’août. »
Un peu plus loin sur le Port, cet avis est partagé par un gérant, qui ajoute : « C’est certain que les cafés et restaurants situés sur le Vieux-Port ou dans les coins touristiques sont avantagés. J’entends d’autres sons de cloches pour les restaurants qui n’ont pas ces avantages… »
Mais la vue parfois même ne suffit pas. Frédéric Jeanjean, de « La Brasserie des Templiers », le souligne, lui qui en saison normale, vit beaucoup grâce à la clientèle étrangère : « Les croisiéristes qui débarquent à Marseille sont sous capsule » : ils vont visiter les endroits touristiques comme Notre-Dame-de-la-Garde, sans vraiment prendre le temps de flâner au restaurant comme les autres années. Pour lui, « on ne peut pas dire que la saison a redémarré ; nous, on est entre -30 et -40% du chiffre moyen habituel. »
Et qu’augurer du pass sanitaire ? Cela va peut-être refroidir les gens, ceux qui ne sont pas vaccinés et ceux qui n’ont pas envie de montrer un pass sanitaire. Certains commanderont sur Uber Eats plutôt que de se déplacer, comme ils en avaient l’habitude pendant les confinements.
Il reste aussi le problème du manque de main-d’œuvre et de la vaccination obligatoire du personnel. Bref, un certain nombre de pointillés pour ces prochaines semaines.
Raphaëlle PAOLI