Les croisières vont enfin pouvoir reprendre à partir du dimanche 4 juillet, après plus d’un an d’arrêt en France. Le secteur était en pleine croissance avant cette immobilisation avec 1,8 million de passagers à Marseille pour l’année 2019 et une prévision de plus de 2 millions pour l’année 2020 s’il n’y avait pas eu le covid. Pour cette grande reprise, une conférence de presse était organisée ce mercredi 30 juin, au 30ème étage de la tour La Marseillaise afin de « prendre de la hauteur ». Au programme de la conférence : sécurité, écologie et économie comme sujets phares abordés par les nombreux acteurs présents.
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Jean-François Suhas, président du Club de la croisière Marseille-Provence, prend d’abord la parole pour confier sa joie : il évoque un « jour de fête » pour tous les acteurs de ce secteur économique. En effet, cela fait maintenant plus d’un an que les croisières ont été suspendues en France alors même qu’elles avaient par exemple repris dès juillet 2020 en Italie. Tous les acteurs se réjouissent de cette reprise, même tardive. Et pour que cette reprise se passe au mieux, des mesures supplémentaires spécifiques à la croisière ont été prises. Les mesures sanitaires françaises et européennes exigent le respect des gestes barrières, le port du masque en espace clos et la désinfection régulière des espaces. Pour les croisières, il a été demandé l’augmentation des capacités des installations médicales à bord ou encore l’embarquement progressif des passagers pour éviter des rassemblements trop importants.
A souligner : alors que le gouvernement n’exige aucune jauge de passagers, les compagnies ont choisi de réduire leur capacité à 70% pour limiter tout risque. Rien n’est laissé au hasard au niveau de la sécurité pour permettre aux passagers de passer le plus agréable voyage possible. Des excursions « bulles » seront également proposées, c’est-à-dire des excursions par groupes de 35 personnes maximum lors des escales.
Une écologie « en vert et bleu »
Qui dit reprise des croisières dit aussi reprise du débat sur leurs conséquences sur l’environnement. Bon nombre de voix écologistes s’élèvent pour dénoncer la pollution engendrée par les bateaux de croisières. Dans le processus de transition environnementale, le port de Marseille apparaît comme l’un des plus innovants. En 2025, grâce aux navires connectés à quai et utilisant le carburant GNL, les trois-quarts des escales de croisière seront presque 100% propres. Pour pouvoir mettre ce projet de navires connectés en place, un investissement de 50 millions d’euros est prévu par les acteurs du secteur et leurs partenaires. Une Charte bleue a également été signée par le port de Marseille-Fos, les autorités locales et nationales et les armateurs principaux accueillis à Marseille. Elle engage les signataires à :
- Une utilisation du branchement à quai dès 2025
- Une utilisation du carburant désulfuré à 0,1% ou toute autre solution permettant de réduire l’empreinte environnementale comme les scrubbers, le GNL ou les pots catalytiques dès l’entrée dans la zone de régulation du port
- Un accueil des escales de navires propulsés au GNL et un développement d’une filière dédiée
- Une réduction de la vitesse à 10 nœuds dès l’entrée en zone de régulation du port.
Raffaele D’Ambrosio le vice-président de Costa Croisières témoigne : « Il reste du travail à accomplir bien sûr, mais beaucoup a déjà été fait. Notre ambition est de parvenir à un bateau zéro émission. »
Les croisières, un puissant moteur économique et social
Le retour des croisières est aussi une bonne nouvelle pour l’économie du territoire. Comme le confirme Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie d’Aix-Marseille-Provence : « Les croisières permettent de prolonger la saison touristique. Grâce à elles, la saison dure 7 à 8 mois dans la région. Le tourisme représente ici 7% du PIB local pour 50 000 emplois. » De plus, Costa Croisières accomplit un formidable travail social en distribuant les repas non consommés lors des croisières à des associations. En tout, ce sont 45 000 repas qui ont pu être distribués entre 2008 et la crise sanitaire. La reprise coordonnée d’un secteur aussi important pour Marseille et la région apparaît donc comme une excellente nouvelle.
Charlie SALVIGNOL