Signal rouge pour les cerises. Alors qu’on commence tout juste à voir fleurir ces fruits très appréciés sur les marchés du sud, les producteurs subissent de plein fouet le contrecoup de l’épisode de gel d’avril dernier. Le Vaucluse, « terre de cerise », est touché en première ligne par cette catastrophe.
Au bord des routes qui avoisinent le Mont-Ventoux, des panneaux indiquent comme tous les ans « Vente directe de cerises, abricots, melons » : mais une fois arrivé à l’exploitation, il arrive qu’on reste bredouille. Un cas de figure qui ne sera malheureusement pas isolé cette année.
La récolte des cerises se fait en fonction de chaque variété, dont la période de maturité diffère. La récolte s’étale donc sur deux mois environ. A Malaucène, une productrice nous explique : « On est en train de terminer la récolte de la variété Burlat. Au point où on en est, on constate qu’on est à 25% de rendement. Le gel a impacté 75% de la récolte. » Un chiffre énorme, surtout pour cette variété qui représente la moitié de la consommation annuelle de cerises en France.
Une « chute physiologique » qui reste possible
La suite de la récolte pourrait-elle se montrer plus favorable ? « Certaines variétés résistent mieux que d’autres. On peut faire des pronostics, mais sans être sûrs de rien, car on n’est pas à l’abri d’une « chute physiologique » ; c’est-à-dire que même si les fruits sont bien là, on ne peut pas encore savoir combien arriveront vraiment à maturité. »
Dans cette même exploitation, on récolte habituellement 200 tonnes de cerises environ. Cette année, on s’attend à une moyenne de rendement inférieure de 50%.
Une augmentation logique des prix
Il n’est pas étonnant que les prix des fruits augmentent. Mais si le prix pour le consommateur s’accroît, les producteurs, eux, ne touchent pas de marge plus importante à la vente. La situation est donc particulièrement préoccupante, d’autant plus qu’en Région sud, elle risque de ne pas toucher que les cerises.