A l’origine, la cryptomonnaie a été créée pour se passer des banques. L’idée était de fournir un moyen de paiement alternatif après la crise des subprimes de 2008. Un certain Satoshi Nakamoto (pseudonyme utilisé par le ou les créateurs du bitcoin), quelques mois après la faillite de Lehman Brothers, publie un article où il développe l’idée de créer un monde « cryptoanarchiste » qui se passerait des banques.
Dans ce monde, le bitcoin servirait de monnaie. Seulement voilà, plus la cryptomonnaie est volatile et moins elle est une réserve de valeur. Autrement dit, moins elle est une monnaie. Le bitcoin devient au fur et à mesure de son succès un actif spéculatif. Emmanuelle Andreani, journaliste de Society, l’affirme : « Une certitude : les adeptes du bitcoin ont, en réalité, bien tort de se réjouir de son succès actuel ». En effet, à chaque fois que le bitcoin passe un nouveau cap de 10 000 euros, la communauté applaudit en disant que la vieille monnaie est en train de mourir. C’est en réalité tout l’inverse qui se produit, puisque « l’ancien monde » est en train de coloniser cet univers, ce qui le rend de plus en plus ancré dans le système actuel traditionnel. La cryptomonnaie, qui se voulait à l’origine antisystème, est donc en train de se faire rattraper. L’exemple d’Elon Musk et de son investissement montre bien qu’aujourd’hui ce sont les milliardaires de la Silicon Valley, les grands fonds américains, la banque JP Morgan etc. qui investissent dans la cryptomonnaie comme dans un actif spéculatif.