L’été dernier, entre deux confinements, une étude était publiée par The European Respiratory Journal. Cette étude, reprise par les journaux du monde entier, nous apprenait que la nicotine pourrait potentiellement protéger les fumeurs du Covid-19 : 23% de risques en moins de tomber malade du virus. Une incroyable aubaine pour l’industrie du tabac, qui évitait ainsi de voir le nombre de fumeurs diminuer. Elle pouvait même espérer voir des anciens fumeurs reprendre ou augmenter la consommation de cigarette.
Pourtant, cette étude était en réalité totalement fausse. Pire, les auteurs et signataires de l’étude ont oublié de déclarer leur conflit d’intérêt avec les fabricants de tabac. L’un d’eux est consultant pour l’industrie du tabac, un autre est animateur scientifique de l’ONG NoSmoke, financée en réalité par Philip Morris, une marque phare de vente de cigarettes. Il n’en fallait pas plus pour que le British Medical Journal descende en flammes cette étude controversée. Pour venir définitivement la réduire en cendres, le prestigieux King’s College de Londres a mené une étude sur plus de 2,4 millions de Britanniques. Conclusion : le tabagisme n’a aucun effet protecteur, il aurait même l’effet inverse en augmentant la sévérité de la maladie.