Lucho González, un des artisans principaux du titre de champion de France 2010, prend sa retraite officiellement. Joueur de l’OM entre 2009 et 2012, il a disputé 124 matches et marqué 21 buts. Passeur hors-pair, il reste très apprécié par les supporters marseillais. L’occasion pour Le Méridional de lui rendre l’hommage qu’il mérite.
Originaire des quartiers pauvres de Buenos Aires, il se fait remarquer pour ses qualités techniques et est alors recruté par CA Huracan. Il fait ses débuts en professionnel en 1999 et joue jusqu’en 2002 pour Huracan. Il va, durant ces trois années, taper dans l’œil des plus grands clubs du pays. C’est ainsi qu’il signe à River Plate, rival historique de Boca Junior club d’un fameux Maradona.
Pour la petite histoire, avant de signer à River Plate, il est tout proche de signer en France à Châteauroux, mais en raison de problèmes financiers le transfert n’aura pas lieu. Il fera donc les beaux jours de River jusqu’en 2005 en jouant 120 matches.
Lucho décide ensuite de quitter l’Argentine et il part tenter sa chance en Europe. Après avoir espéré signer en Espagne, il atterrit finalement au Portugal au FC Porto. Là -bas, il fera étalage d’une si grande classe que de nombreux clubs lui feront les yeux doux. Mais c’est bien l’OM qui parviendra à le faire signer en 2009 pour la somme de 24 millions d’euros au total. L’un des plus gros transferts réalisés à l’époque par le club marseillais. A l’OM, après des débuts contrariés par des blessures, il devient peu à peu un leader, sur et en dehors du terrain. En 2010, il est l’un des principaux artisans du titre de champion de France et conquiert définitivement le cÅ“ur des supporters marseillais.
L’Histoire entre Lucho et l’OM est belle et ne se termine pas mal, comme cela a pu être le cas avec de nombreux joueurs. En effet l’adage « qui aime bien châtie bien » n’a jamais été aussi vrai qu’à Marseille. Mais avec Lucho il n’y a que de l’amour. Sampaoli l’a même contacté pour avoir son avis sur l’OM avant de signer en tant qu’entraîneur. Lucho ne lui en aurait dit que du bien. La destinée de Lucho à l’OM ne va pas sans rappeler celle d’un de ses compatriotes, Gabriel Heinze, qui lui aussi a tout de suite plu aux supporters par sa grinta, sa combativité et ses gueulantes sur le terrain. Pourtant il avait porté les couleurs du rival parisien, mais cela ne faisait rien, tant l’amour qu’il a donné pour le maillot marseillais était réel et visible.
Les Argentins passés par l’OM sont unanimes sur la ville et le club. Ils se sentent tous bien à Marseille. Quoi de plus normal, quand on connaît les liens historiquement très forts entre Marseille et l’Argentine. Certains supporters s’amusent même à dire: « Marseille c’est l’Argentine ». La comparaison n’est pas si aberrante que cela. Il y a en effet des similitudes entre les deux. Marseille comme l’Argentine est réputée pour ses ambiances chaudes et des supporters fin connaisseurs du foot, qui aiment un jeu tourné vers l’attaque.
La devise « Droit au but » n’est pas là par hasard. Il n’y a qu’à voir l’amour inconditionnel qui est porté à Marcelo Bielsa, entraîneur de l’OM entre 2014 et 2015, alors qu’il n’a même pas qualifié le club pour la Ligue des Champions. Mais le jeu pratiqué par son équipe était tellement en adéquation avec Marseille qu’il est aujourd’hui presque plus apprécié que Didier Deschamps, pourtant vainqueur de la Ligue des Champions et du championnat en tant que joueur, et vainqueur du championnat en tant qu’entraîneur en 2010.
Oui, Marseille c’est un peu l’Argentine par moments, et Lucho a su se servir de la magie de cette ville pour nous offrir son meilleur football. Il nous aura régalés par ses passes, ses buts, et sa vision du jeu rarement égalée. C’était un peu notre Platini argentin. Avec lui en chef d’orchestre, l’OM avait retrouvé ses lettres de noblesses. Il prend aujourd’hui sa retraite en 2021 après une carrière longue de 22 ans. Alors merci El Comandante, et bonne route dans ta deuxième vie!
Mayeul Laborde