Elle a été réélue à la majorité absolue Martine Vassal : le plébiscite

C’est la politique des montagnes russes : battue à la régulière samedi aux municipales de Marseille par Michèle Rubirola, (celle qui se pose un peu là), Martine Vassal (LR) a pris sa revanche cinq jours plus tard en étant réélue présidente de la métropole Marseille-Provence avec une majorité beaucoup plus large que celle espérée par sa famille politique.

Détestée hier, adulée aujourd’hui : Martine Vassal est passée en cinq jours de l’abattement à la résurrection. Déjà majoritaire avec 109 voix dans l’hémicycle du Pharo, Mme Vassal a largement étoffé son capital naturel de suffrages puisqu’elle a été élue dès le premier tour de scrutin avec 145 voix sur 239 suffrages exprimés, soit 25 voix de plus dans son escarcelle puisqu’il suffisait de 120 voix pour obtenir la majorité absolue.

Il s’agit donc d’un véritable plébiscite puisque 25 voix de gauche se sont spontanément portées sur son nom.  Lesquelles ? Inutile de fureter et de lancer Eliott Ness ou le commissaire Maigret dans des recherches d’isoloir, elles demeureraient vaines car le vote a eu lieu à bulletins secrets. N’empêche, la claque essuyée par le communiste Gaby Charroux est éclatante : il ne réunit que 61 suffrages sur les 95 espérés et il va sans doute se demander longtemps quels sont ses amis aux humeurs printanières mais parfois versatiles qui l’ont abandonné en chemin…

Le fait est là. Charroux s’est fait empapahouté dans les grandes largeurs. On ne saurait en dire autant de Jean-Pierre Serrus, candidat de La République en Marche, ex-LR, qui a obtenu 22 voix au total, au lieu des 13 sur lesquelles il pouvait compter. Soit 9 de plus que son assiette normale. Des suffrages surnuméraires qui ne peuvent, là aussi, que venir des rangs de la Gauche, décidément très éclatée, puisque Mme Vassal et Stéphane Ravier ont chacun fait le plein de leurs voix.

Si vous ajoutez les 25 voix d’élus de Gauche qui ont choisi Vassal et les 9 voix de Gauche qui ont opté pour Serrus, vous obtenez un total faramineux de 34 élus de Gauche qui ont boycotté d’emblée leur camp. Voilà qui promet bien des tracas à Mme Rubirola, la nouvelle mairesse de Marseille, qui va devoir évoluer avec cette épée de Damoclès permanente au-dessus de la tête et cette interrogation lancinante : quels sont les 34 renégats qui nous ont fait défaut ?

La fin du « monstropole Â»

La métropole étant bipolaire, avec une tête à Marseille, et une tête à Aix-en-Provence, l’élection de l’excellent financier et économiste aixois Gérard Bramoullé en qualité de premier vice-président est un gage d’équilibre et de répartition équitable des ressources. Lui aussi, notez-le, a rassemblé 145 suffrages sur son nom, contre 80 votes blancs et 15 abstentions. C’est bien la première fois de sa vie que M. Bramoullé pourra s’enorgueillir d’avoir été élu par une partie de la Gauche…En tout cas, Maryse Joissains, mairesse inamovible d’Aix, sera bien présente à ses côtés pour « Ã©pauler Â» Martine Vassal et l’empêcher de sombrer dans les délires du « monstropole Â» qu’elle éreintait sous la présidence de Gaudin.

Très applaudie par sa large majorité, Mme Vassal a reconnu qu’elle ne s’attendait pas à un tel plébiscite : « mon score prouve que j’arrive à rassembler bien au-delà de ma famille politique Â», a-t-elle constaté sobrement. C’est le moins qu’on puisse dire. Ceux qui avaient préparé en douce un coup de Jarnac ou une nouvelle « enfillonade Â» en seront pour leurs frais. C’est raté.

Martine Vassal va pouvoir en toute légitimité amorcer une réforme profonde de cette institution assez lourde dont le fonctionnement a été jusqu’ici un échec. Elle va lancer sa « métropole de projets Â» en s’appuyant davantage sur les maires : à eux les compétences de proximité, à la métropole les compétences stratégiques relatives à l’aménagement du territoire et à la mobilité.

Martine Vassal sera la présidente de la république Marseille-Provence et les 92 maires seront ses premiers ministres qui pourront, enfin, s’occuper de ce qui les regarde. Souvent entravée par les difficultés administratives et l’inertie du « millefeuille Â», la métropole vient de renaître de ses cendres. Exactement comme une certaine…Martine Vassal.

José D’Arrigo

Rédacteur en chef du Méridional

Photo : extraite de la page Facebook de Martine Vassal