2025, une année clé pour les grands chantiers de mobilité métropolitaine

Decouverte de l'interieur du metro NEOMMA - JEP 2024

En 2025, la Métropole Aix-Marseille-Provence livrera plusieurs projets majeurs pour transformer la mobilité sur son territoire. Extension du tramway T3, mise en service des premières rames automatiques du métro, lignes BHNS stratégiques et nouveaux pôles d’échanges… Tour d’horizon.

En plein défi climatique et dans un contexte économique particulièrement tendu, 2025 s’annonce comme une année charnière pour la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Après des années de planification et de concertation et de travaux, les premiers résultats concrets des grands chantiers de transport verront le jour : extensions de lignes de tramway, création de nouvelles lignes de bus, premières rames automatiques du métro, pôles d’échanges et études structurantes.

Entre livraison et préparation, ces projets visent à transformer durablement un territoire marqué par ses contrastes. Quels sont les enjeux et les avancées prévues ? Tour d’horizon des mobilités qui se construisent aujourd’hui pour demain.

1. L’extension nord-sud du tramway T3 : un axe structurant

Le tramway T3 sera la vedette de 2025. Avec un tracé de 6,2 km, la première phase d’extension reliera Capitaine Gèze au nord et La Gaye au sud, traversant des lieux emblématiques comme la place Castellane ou la place Ferrié, rénovées pour l’occasion.

Pour soutenir cette transformation, 15 nouvelles rames seront mises en circulation. Fabriquées en partie dans les Hautes-Pyrénées, ces rames modernes et climatisées accueilleront jusqu’à 267 voyageurs, tout en offrant un confort accru grâce à des équipements innovants : prises USB, écrans d’information dynamique et planchers 100 % plats pour un accès facilité.

500 arbres seront plantés tout au long du tracé et des pistes cyclables viendront compléter les aménagements, s’inscrivant dans une vision de mobilité intégrée et respectueuse de l’environnement. En outre, des infrastructures clés, comme le parking relais de Dromel, offriront 600 places aux usagers, favorisant les connexions intermodales.

Le dépôt de Sainte-Marguerite, nécessaire pour accueillir cette flotte modernisée, sera également opérationnel dès cette année.

Phase 2 : des études pour continuer à désenclaver le nord

Après la première phase de l’extension nord-sud du tramway T3 attendue pour 2025, la phase 2, actuellement en études de maîtrise d’œuvre, vise une mise en service d’ici 2029. Ce projet prévoit d’étendre le tracé de Capitaine Gèze à Saint-André, sur une distance de 7,1 kilomètres, avec 11 nouvelles stations.

Dotée d’un budget estimé à 453 millions d’euros, cette phase doit permettre de relier des secteurs aujourd’hui moins desservis, tout en améliorant l’interconnexion avec d’autres modes de transport.

Parmi les infrastructures prévues, la future halte ferroviaire de Saint-André, assortie d’un parking relais d’environ 250 places, jouera un rôle clé pour faciliter les correspondances avec les lignes de bus et le RER métropolitain en développement.

2. Métro : premières rames automatiques en 2025

Le métro marseillais amorce sa révolution technologique avec l’arrivée des premières rames semi-automatiques en 2025. Elles équiperont dans un premier temps la ligne M2, marquant le début d’un chantier plus vaste visant l’automatisation complète des deux lignes (M1 et M2) à l’horizon 2027.

La transition technologique du métro marseillais comprend le remplacement progressif des rames actuelles par 38 nouvelles unités. Ces trains seront équipés pour circuler en mode automatique, tout en répondant aux exigences de confort et d’accessibilité. Parmi les nouveautés, la climatisation généralisée et des aménagements adaptés aux personnes à mobilité réduite.

Le design signé Ora-ïto, moderne et ergonomique, offrira un confort accru pour les usagers, renforçant ainsi l’attractivité des transports en commun.

Pour permettre cette évolution, des travaux d’infrastructures ont été lancés dès le début de l’année 2025. Ces interventions concernent notamment l’adaptation des systèmes de signalisation et des quais, ainsi que la mise à jour des infrastructures nécessaires à l’automatisation.

NEOMMA – Marseille

3. BHNS : des lignes stratégiques livrées cette année

Les Bus à haut niveau de service (BHNS) occupent une place centrale dans les projets de mobilité pour 2025. Avec plusieurs mises en service attendues cette année, ces lignes visent à renforcer la desserte de territoires stratégiques, tout en offrant des alternatives efficaces à la voiture individuelle.

Ligne B4 : contourner Marseille par l’est et le nord

Avec une mise en service en 2025, la ligne B4 reliera les quartiers nord et est de Marseille sans passer par le centre-ville. Conçue pour absorber un fort trafic quotidien, cette ligne est annoncée comme la plus fréquentée du réseau, avec une estimation de 30 000 voyageurs par jour.

Le tracé vise à répondre aux besoins des usagers dans des secteurs où les connexions restent limitées, tout en favorisant une mobilité plus fluide.

Aubagne-Gémenos : une liaison renforcée

Dans le secteur est de la métropole, le BHNS reliant Aubagne à Gémenos sera livré en septembre 2025. Avec un tracé de 6,5 kilomètres, dont 3 kilomètres en site propre, cette ligne desservira des zones d’activités importantes tout en proposant des solutions adaptées aux travailleurs et habitants.

Un parking relais de 150 places viendra compléter cette infrastructure pour encourager l’intermodalité.

letram – Nouveau design du Val’Tram – Aubagne

Prolongement du ZENIBUS

Le réseau ZENIBUS, déjà en place autour de Marignane, connaîtra une extension majeure en 2025. Ce prolongement inclura des arrêts à Plan-de-Campagne et au Technoparc des Florides, deux pôles économiques régionaux.

Avec 22 nouveaux bus au gaz naturel (GNV), cette extension augmentera la capacité du réseau à 13 000 voyageurs par jour, tout en répondant aux objectifs environnementaux fixés par la Métropole.

ZENIBUS – lebus+ gaz naturel – la metropole mobilte – Vitrolles

4. Les pôles d’échanges : des carrefours pour une mobilité interconnectée

Les pôles d’échanges multimodaux (PEM) jouent un rôle clé dans la stratégie de mobilité de la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Ces infrastructures, conçues pour faciliter les correspondances entre différents modes de transport, avancent significativement avec des projets stratégiques en cours ou livrés.

Saint-Antoine : le centre-ville accessible en moins de 10 minutes

Prévu pour être opérationnel dès 2025, le pôle d’échanges de Saint-Antoine améliorera considérablement la connexion entre les quartiers nord et le centre-ville de Marseille. En s’appuyant sur la modernisation de la ligne ferroviaire Aix-Marseille, ce PEM permettra de rejoindre la gare Saint-Charles en moins de dix minutes, offrant ainsi une alternative rapide et efficace à la voiture individuelle.

Ce projet s’inscrit également dans un cadre plus large de rénovation urbaine des quartiers nord, visant à réduire les inégalités d’accès aux transports.

Frais-Vallon : une intermodalité en construction

Le pôle d’échanges de Frais-Vallon, situé dans le 13ᵉ arrondissement de Marseille, progresse également dans son développement. Conçu pour devenir un point de convergence entre le métro et les futures lignes de BHNS, ce PEM ambitionne de simplifier les déplacements dans une zone dense et fréquentée.

Si sa livraison n’est pas prévue pour 2025, les travaux en cours marquent une étape importante dans la création de cette plateforme multimodale qui devrait répondre à des besoins croissants en termes de fluidité et d’accessibilité.

5. Études et infrastructures : préparer les mobilités de demain

En 2025, la Métropole Aix-Marseille-Provence entend aller au-delà des projets livrables. Plusieurs infrastructures stratégiques avancent grâce à des études et travaux préparatoires, posant les bases des mobilités futures.

Pôle d’échanges de Plan-de-Campagne : une enquête publique en 2025

Plan-de-Campagne, l’une des plus grandes zones commerciales de France, verra son accessibilité transformée grâce à un pôle d’échanges multimodal (PEM) en projet.

L’enquête publique, prévue du 28 février au 28 mars 2025, marque une étape clé pour cette infrastructure qui intégrera plusieurs modes de transport : parkings relais, lignes de bus et connexions ferroviaires. Avec une ambition de faciliter l’intermodalité, ce PEM vise à décongestionner cette zone à fort trafic, tout en améliorant les déplacements des usagers au quotidien.

La Redac’