« Rien n’est jamais écrit » Xavier Bertrand raconte son passé politique et propose un avenir pour la droite républicaine !

Xavier Bertrand dédicace son livre "Rien n'est jamais écrit" aux Arcenaulx. Photo : Alain Robert - Le Méridional

En déplacement à Marseille ce samedi 29 novembre 2025 pour dédicacer son livre « Rien n’est jamais écrit » à la librairie des Arcenaulx, Xavier Bertrand a accordé un entretien au Méridional. Le président de la région Hauts-de-France y revient sur le sens de ce premier ouvrage, sa vision de la droite républicaine face aux extrêmes, le rôle de son mouvement «Nous France » et la manière dont il envisage l’avenir dans une ville populaire comme Marseille.


Le ton est enjoué et la voix déterminée, Xavier Bertrand présente un premier ouvrage qui ressemble bien plus à une ligne de départ qu’à des mémoires. Si cette figure expérimentée de la droite républicaine prend la parole, ce n’est pas pour parler au passé mais bien livrer ses analyses sur le présent et envisager l’avenir.

Ancré dans le local avec son mandat de Président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand semble également très à l’aise à l’autre bout de l’hexagone et parle de Marseille comme d’une ville qui est loin de lui être étrangère, il compte dans la région des amis, il porte une ambition résolument nationale et au-delà de la dédicace de son ouvrage, il est venu à Marseille porteur d’un message qu’il a confié au Méridional lors d’un entretien qui sonne comme un début de relation. Une analyse de la situation politique actuelle qui se pose en voie républicaine de la sagesse sans éviter le combat et les sujets qui fâchent.

« Je me prépare à l’élection présidentielle, je ne l’ai jamais caché »

Xavier Bertrand a confié sa volonté de se préparer pour les Présidentielles lors de son entretien avec Le Méridional. Photo : Alain Robert – Le Méridional

Pourquoi écrire ce livre « Rien n’est jamais écrit » maintenant après plus de 20 ans d’engagement politique et pourquoi venir le promouvoir à Marseille ?

C’est en effet mon premier livre. J’ai décidé de l’écrire parce que le moment était venu ! Le moment de raconter mon histoire, celle de ma famille de la classe moyenne, de parler de ma philosophie d’entrepreneur ancrée dans un parcours simple et de bon sens.

Pour ceux qui me connaissent déjà, ce livre me permet de leur en dire davantage, et pour ceux qui ne me connaissent pas, c’est un moyen de me découvrir.

Je me prépare à l’élection présidentielle, je ne l’ai jamais caché. Je n’ai pas l’habitude de me cacher et le meilleur moyen de préparer une telle élection est de se présenter. C’est ce que je fais avec ce livre.

Dans mon livre je parle notamment de ma relation à Marseille, en fan de football j’évoque bien entendu l’OM et les émotions fortes de la période Bernard Tapie, une période qui a marqué tous les amoureux de football français et européens.

Je trouvais normal de venir présenter mon livre ici, j’ai des amis à Marseille dont Bernard Deflesselles et Catherine Pila et j’aime les villes populaires et je crois que c’est l’âme de Marseille. Pour toutes ces raisons je ne suis jamais insensible à ce qui se passe ici notamment les défis sécuritaires et économiques auxquels la ville fait face.

Xavier Bertrand en séance de dédicace de son livre « Rien n’est jamais écrit » aux Arcenaulx ce samedi 29 novembre. Photo : Alain Robert – Le Méridional

 « Pour ces élections municipales 2026 à Marseille j’apporte mon soutien à Martine Vassal »

Dans votre livre « Rien n’est jamais écrit » vous revenez sur des temps forts de votre carrière et des apprentissages. Comment ce livre peut-il aujourd’hui éclairer les candidats aux prochaines élections municipales et les électeurs ?

Aux candidats je dirais, soyez vous-même, l’objectif est de rassembler le plus largement possible tout en rejetant les idées extrêmes de LFI et du RN.

Dans cette campagne et dans la politique française en général, les extrêmes divisent, nous, la droite républicaine à l’inverse on unit et on rassemble. Bien sûr c’est plus difficile… Mais c’est plus utile pour améliorer concrètement la vie des gens dans une société que nous voulons plus favorable au travail, aux classes moyennes mais qui permette également d’investir dans l’action sociale.

Je leur rappellerai que pour porter ce projet, on n’a pas besoin d’être passé par Sciences Po ou l’ENA, il faut surtout du bon sens et du terrain. C’est ce que je m’efforce de faire.

Pour ces élections municipales 2026 à Marseille j’apporte mon soutien à Martine Vassal, je la connais depuis longtemps et je sais qu’elle rassemble et a à cœur de répondre aux problématiques économiques et de sécurité des marseillais.

« Nous aurons un budget à la fin de l’année… »

Quel est le rôle de votre mouvement « Nous France » dans un contexte politique assez instable où les électeurs perdent confiance et où la droite républicaine cherche comment créer une alternative à l’extrême droite ou à l’alliance avec l’extrême droite ?

Je ne suis pas de ceux qui parient sur le pire et qui veulent faire peur aux français ! La France a des institutions solides.

Nous aurons un budget à la fin de l’année, quel qu’en soit le moyen, que la loi de finances soit finalement votée, ou que le gouvernement passe par décret ou par ordonnance budgétaire. Le général De Gaulle avait prévu ces situations dans notre Constitution quand il a pensé la Vème république.

Je suis opposant à Macron mais je souhaite qu’il termine son mandat car je crois dans les institutions et je respecte la fonction de Président de la république.

Ma réponse à la situation politique actuelle est dans la devise que je me suis choisie : « Le pessimisme est une humeur et l’optimisme est une volonté ! »

« Ma devise : le pessimisme est une humeur et l’optimisme est une volonté »

Xavier Bertrand échange avec son ami Bernard Deflesselles et Catherine Pila. Photo : Alain Robert – Le Méridional

Comment se décline ou se déclinerait ce projet « Nous France » à Marseille ?

« Nous France » est un mouvement politique qui n’a pas vocation à investir des candidats, mais à rassembler des personnes avec et sans cartes de parti et au-delà des étiquettes.

L’esprit de l’élection présidentielle fait que l’on n’est pas le candidat d’un parti politique mais bien au-delà. C’est la mission de « Nous France » qui rassemble des membre de LR, des partis de la droite républicaine mais aussi beaucoup d’acteurs de la société civile.

Ici à Marseille et sur le territoire, le projet s’articule autour de mon ami de longue date, l’ancien député Bernard Deflesselles, ou de personnalités politiques marseillaises comme Catherine Pila (NDLR notamment présidente de la RTM).

Nous rassemblons ceux qui veulent croire dans le travail et dans l’avenir. A titre personnel, j’ai cinq enfants, la dernière a deux ans… Pour eux je veux que l’on puisse continuer à croire en la promesse républicaine qui est que nos enfants vivront mieux que nous mais pour cela la solution n’est pas de taxer les entrepreneurs à tout va et de revenir à un projet de bon sens.

Propos recueillis par JBJ pour Le Méridional