Malmené, dominateur par séquences, puis acculé dans les derniers instants, l’Olympique de Marseille a dû se contenter d’un match nul 2-2 contre Toulouse lors de cette 14ᵉ journée de Ligue 1. Menés, puis revenus dans la partie avant de renverser temporairement le score, les Phocéens ont finalement craqué en fin de match face à des Violets réalistes en transition. Un résultat frustrant pour un OM qui aura touché les extrêmes : de la fébrilité initiale à un large temps fort après la pause… avant une fin de rencontre à nouveau complexe.
Composition de l’OM (4-2-3-1) :
Rulli – Weah, Pavard, Aguerd, Emerson Palmieri – Højbjerg, Nadir – Greenwood, A. Gomes, Paixão – Aubameyang
Un OM trop tendre, puni sur contre-attaque
Les Marseillais tentent d’imposer leur jeu dès les premières minutes, mais Toulouse accepte de défendre bas et attend la moindre ouverture. Elle arrive rapidement : sur une transition rapide côté droit, Sidibé trouve Emersonn dans la profondeur. Le jeune Brésilien élimine Aguerd et trompe Rulli d’un tir placé (0-1, 14ᵉ). Toulouse manque même d’aggraver la marque à la 34ᵉ minute, Emersonn étant à deux doigts du doublé avant un tacle décisif d’Aguerd.
Face au bloc violet compact, l’OM multiplie les possessions stériles. Greenwood et Gomes tentent d’accélérer le jeu, Paixão provoque, Aubameyang se crée deux opportunités que Cresswell puis Nicolaisen repoussent sur leur ligne. Juste avant la pause, c’est encore le capitaine toulousain qui s’interpose devant une volée puissantissime de l’attaquant gabonais. Le Vélodrome gronde, l’OM domine… mais regagne le vestiaire en étant mené.
Paixão rallume le Vélodrome, Höjbjerg fait basculer le match
Le retour des vestiaires change immédiatement la dynamique. Marseille remonte son bloc, Nadir trouve davantage d’espaces… et la récompense tombe. Le jeune milieu lève la tête et adresse un ballon en profondeur dans le dos de Sidibé. Paixão surgit, dribble Restes et conclut dans un angle fermé (1-1, 66ᵉ).
Le stade rugit, et Toulouse commence à reculer. L’OM maintient la pression, et un quart d’heure plus tard, Weah renverse parfaitement le jeu vers Aubameyang. Le Gabonais contrôle, enroule un centre millimétré vers le second poteau où Höjbjerg jaillit pour une tête implacable (2-1, 74ᵉ). Le Vélodrome explose, le Danois enlève son maillot et récolte un jaune logique… mais l’OM a enfin renversé le match.
Le Téfécé ne lâche rien : Emersonn plante encore et arrache l’égalisation
Alors que Marseille semblait avoir pris les commandes pour de bon, Toulouse retrouve soudainement des forces. Les changements toulousains (Kamanzi, Edjouma, Vignolo) redonnent du volume offensif aux Violets, et l’OM perd en maîtrise au moment de gérer son avantage. La gestion devient délicate : Marseille conserve le ballon mais peine à gagner du terrain, et la moindre perte provoque un frisson.
À force de pousser, Toulouse trouve finalement la brèche. Sur un ballon mal renvoyé, Emersonn profite d’un second ballon dans la surface pour fusiller Rulli d’un tir croisé (2-2, 85ᵉ). Un doublé pour l’attaquant brésilien, qui aura fait vivre un cauchemar à la défense marseillaise toute la soirée. Les dernières minutes voient l’OM tenter une réaction, mais le Téfécé, relancé, ferme les espaces et neutralise chaque tentative. Le Vélodrome veut pousser… mais rien n’y fait.
Un nul qui laisse un goût amer
Marseille pourra regretter longtemps ses occasions manquées de la première période, et son manque de contrôle en fin de match après avoir repris l’avantage. Paixão confirme sa montée en puissance, Nadir distille une nouvelle passe décisive, et Höjbjerg, encore une fois, montre la voie dans un moment clé. Mais collectivement, l’OM a manqué de constance pour s’offrir un succès qui semblait à sa portée.
Toulouse, fidèle à son plan, repart du Vélodrome avec un point mérité, porté par un Emersonn étincelant et un sens du contre parfaitement exploité. Marseille reste invaincu mais perd deux points précieux dans une lutte dense en haut de tableau. Un match aux deux visages… et un résultat qui ne suffira pas à calmer la frustration ambiante. Il en faudra plus si l’OM veut aller chercher le PSG.
Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional