Les ennuis continuent pour Gérald Darmanin. Des SMS récemment transmis à la justice prouvent son rôle dans les affaires fiscales du PSG lors du transfert de Neymar en 2017. Alors ministre des Comptes publics, il aurait aidé le club à éviter de lourdes charges fiscales.
D’après des informations exclusives de Mediapart, la justice dispose désormais de SMS prouvant le rôle clé de Gérald Darmanin dans les affaires fiscales du Paris Saint-Germain. Alors ministre des Comptes publics en 2017, l’ex-ministre de l’Intérieur aurait directement aidé le club à éviter des impôts lors du transfert retentissant de Neymar, estimé à 222 millions d’euros.
En pleine préparation du transfert historique de Neymar depuis le FC Barcelone en juillet 2017, le PSG s’inquiétait des conséquences fiscales. Les dirigeants parisiens, menés par Nasser Al-Khelaïfi et représentés par Jean-Martial Ribes, alors directeur de la communication, auraient fait appel à Gérald Darmanin pour obtenir des assurances.
Le club aurait utilisé l’entremise d’Hugues Renson, vice-président de l’Assemblée nationale à l’époque, pour entrer en contact avec Darmanin. L’objectif : s’assurer que le PSG n’aurait ni impôts ni cotisations à payer sur cette opération colossale. Quelques jours plus tard, l’administration fiscale de Bercy et l’Urssaf Île-de-France auraient confirmé au club parisien qu’il était dans les clous.
Une intervention politique sous les projecteurs
La justice, qui enquête sur cette affaire depuis février, a désormais en sa possession plusieurs SMS qui attesteraient des échanges entre les différentes parties. Ces documents confirment que Darmanin aurait personnellement pris part à cette négociation à haut risque pour le PSG.
Les perquisitions menées en janvier à Bercy et à l’Urssaf ont permis de mettre la main sur des éléments corroborant cette version. Dans cette affaire, Jean-Martial Ribes a été mis en examen, mais a fermement démenti toute irrégularité.
Gérald Darmanin, qui avait déjà démissionné de son poste de ministre de l’Intérieur, n’a pour l’instant fait aucun commentaire. De son côté, Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Darmanin à l’époque et récemment nommé directeur de cabinet du Premier ministre Michel Barnier, se retrouve également dans la tourmente.
Si les faits remontent à 2017, l’enquête, elle, est loin d’être close. L’objectif des autorités est désormais de déterminer si ce soutien politique a été obtenu en échange de contreparties ou s’il s’agissait d’une simple intervention bienveillante pour l’un des fleurons du football français.