Il se définit lui-même comme 100% Français, 100% Marseillais, 100% Arménien . Didier Parakian a accédé le 20 juillet 2023 à la députation de la 1re circonscription des Bouches-du-Rhône. Il se confie au Méridional sur ses ambitions pour la région et ses premières impressions en tant que député.
Le Méridional- Dans un entretien paru sur le site de nos confrères d’entreprendre.fr vous racontiez avoir découvert votre vocation d’homme politique pendant un voyage en Arménie, pouvez-vous nous raconter cette expérience ?
Didier Parakian : Effectivement ma vocation a éclos lors de ma rencontre avec Jean-Claude Gaudin qui était alors maire de Marseille. Il souhaitait avoir dans ses équipes des personnes de la société civile et il m’a demandé d’être à ses côtés, mais n’ayant que des expériences d’entreprises, je lui ai donc seulement proposé de l’aide pour sa campagne. En 2008 je l’ai donc aidé à organiser un voyage en Arménie à Erevan, la capitale, pour plus de 150 personnes… La victoire a été durement acquise, puisqu’il n’y avait que 5 000 voix d’écart contre Jean-Noël Guérini. Le lendemain de la victoire, Jean-Claude Gaudin me rappelle en me demandant d’être l’un de ses adjoints, je n’ai pas su lui dire non.
Quand vous avez beaucoup reçu de la vie. Mes grands-parents sont des rescapés du génocide arménien, qui ont pu créer leur entreprise. Mes parents, la seconde génération des Parakian qui ont été des commerçants à Marseille, et moi de même, j’ai eu envie de rendre ce que la vie et la ville nous ont donné, et quoi de mieux que de s’engager pour la chose publique ?
Le Méridional – Y a-t-il des personnes à qui vous penserez lorsque vous rentrerez à l’Assemblé nationale en tant que député ?
Didier Parakian : Oui, il y a plusieurs personnes à qui je penserais ce jour-là : mon grand-père qui a été un exemple pour moi. Il a survécu à l’horreur qu’était le camp de Dachau, il en est revenu, a réussi à s’intégrer. Évidemment je penserai à mon papa, qui nous a quittés il y a peu. Et enfin j’aurai une pensée pour Patrick Devedjian. Il était pour moi un grand député et ministre, c’était un exemple pour son humilité et sa performance et il a beaucoup apporté à la communauté arménienne. Voilà les personnes auxquelles je penserai ce jour-là.
Le Méridional – Est-ce que l’une de vos priorités en tant que député sera de venir en aide aux populations du Haut-Karabagh ?
Didier Parakian : Évidemment, je suis un homme de l’économie, de l’entreprise et de l’emploi, tout cela compose la première partie de mon mandat. La seconde partie sera dédiée à ce qui me tient à cœur. Souvent je me définis comme étant 100% Français, 100% Marseillais, 100% Arménien, donc évidemment je vais m’attacher à défendre les 600 000 Français d’origine arménienne. Dans ce sens j’ai déjà demandé à rentrer dans le groupe d’amitié France-Arménie, j’espère en devenir le vice-président comme l’était ma députée. J’aimerais donc porter haut la voix des Arméniens, notamment en mettant aujourd’hui la lumière sur l’Artsakh où 120 000 personnes sont en train d’y mourir de faim, là où même la Croix-Rouge ne peut plus rentrer. Ma première question en tant qu’élu au gouvernement sera dans ce thème, cela me paraît être une évidence.
Le Méridional – Depuis le 20 juillet et le remaniement du gouvernement, vous êtes le député de la 1re circonscription des Bouches-du-Rhône, quelles sont vos ambitions pour ce mandant ?
Didier Parakian : Tout d’abord, je suis prêt à porter le costume de député. Je me devrais d’être cet élu de proximité. Avant cela, quand j’étais adjoint à la mairie, aux affaires internationales, j’étais un peu un « globe trotter », maintenant mon travail se fera à l’Assemblée nationale, et dans ma circonscription, avec les habitants, les entrepreneurs, et toutes les associations. Étant à la tête de 1re circonscription des Bouches-du-Rhône qui regroupe le 11e et le 12e arrondissement, que je connais bien puisque j’y étais adjoint au maire de Jean-Claude Gaudin, et vice-président de la métropole en charge des relations internationales avec Martine Vassal pour qui j’ai beaucoup d’admiration et d’amitié, je vais être un peu à l’image de la ministre Sabrina Agresti-Roubache qui veut une politique de la ville, mais aussi une politique du Marseille en grand. On a la chance d’avoir un président de la République qui s’est porté au chevet de Marseille, jamais un président n’a été aussi proche de la ville. Ce sont des preuves d’amour, car il a donné 5 milliards d’euros à la cité phocéenne que ça soit pour la mobilité ou pour le logement ou l’école. Mon rôle sera d’être celui qui fait en sorte que ce plan puisse se développer pleinement.
Le Méridional – Mais votre rôle ne se cantonne pas à celui de relai entre les habitants et le gouvernement ?
Didier Parakian : Non, je veux faire de Marseille la capitale de l’euroméditerranée. J’ai cette ambition, le président nous en a donné les moyens, à nous de les employer correctement pour que nos enfants soient fiers d’être de Marseille.
Le Méridional – Vous parlez d’aspect économique, mais qu’en est-il de l’aspect culturel ?
Didier Parakian : Ce sont des dossiers que l’on porte depuis très longtemps avec Jean-Claude Gaudin, que ça soit la coupe du monde de rugby, la venue du Pape, qui se fera le 23 septembre. Je pense que les Jeux olympiques, comme la capitale européenne de la culture en 2013, vont donner une dimension nouvelle à notre territoire et profiter aux Marseillais.
Le Méridional – À l’échelle nationale y a-t-il des projets que vous aimeriez porter ou appuyer ?
Didier Parakian : C’est un peu tôt pour pouvoir l’affirmer. Mais je serai officiellement député le 21 août, et mon premier déplacement à Paris se fera le 29 août à l’Assemblée nationale afin de pouvoir découvrir et prendre mes marques, et le 23 septembre je serai dans l’hémicycle. Donc je répondrai un peu plus tard à cette question.
Propos recueillis par Léopold Aubin