Partis – Motion de censure : le « show » de la gauche

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Le spectacle est monté par des acteurs de comédie résolus à grimper sur scène coûte que coûte. Ce lundi 11 juillet à partir de 16 heures (un débat précèdera le vote), les députés de l’intergroupe de gauche (LFI, PS, écologistes, PCF) présenteront un premier texte en forme de motion de censure. Rebaptisé « motion de défiance »,  il se veut une critique acerbe au refus de la Première ministre Elisabeth Borne de se soumettre au plutôt traditionnel vote de confiance des députés. En quoi la présentation de ce texte sert-elle de cheval de bataille de choix pour la gauche ?

Les leaders de l’opposition

Sur l’échiquier de l’opposition, la gauche entend bien avancer ses pions et prendre de vitesse le Rassemblement national. Cette première motion de censure en forme de « show » est utile pour appuyer la volonté de la Nupes d’apparaître comme la véritable opposition à Emmanuel Macron. Une étiquette qu’elle veut imposer ces prochains mois.

Une initiative vouée à l’échec

Le texte de la fameuse motion de censure a pourtant été conçu sans lignes de fracture, pour faire espérer un potentiel soutien d’autres partis ou groupes. La gauche compte-t-elle sur le RN ou sur Les Républicains pour suivre son panache blanc ? Peu probable. Même le RN n’y trouverait pas son intérêt, au contraire. Il préfère se démarquer du groupe de gauche, en incarnant une opposition plus construite et plus cohérente.

A gauche, peu d’enthousiasme

Si c’est bien la Nupes qui avait décidé du dépôt de cette motion, le reste du groupe de gauche a suivi – avec plus ou moins d’enthousiasme… Et une certaine rancœur, chez certains députés, qui apprécient peu que la Nupes décide pour les autres sans consultation. Mais pour la gauche, il serait trop dommage, dans une première initiative, de donner raison à toutes les Cassandre qui prédisaient l’explosion de l’union avant même son entrée en jeu…

Une initiative vouée à l’échec donc, mais qui a l’avantage – et la Nupes, fille de Jean-Luc Mélenchon, le sait bien – de faire parler de la gauche (et surtout de La France Insoumise). Les acteurs sont prêts à affronter le ridicule : pour la bonne « cause » ?

Raphaëlle PAOLI