Législatives 2022 – Une majorité présidentielle pas si à l’aise

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On l’a assez dit : il faut désormais compter sur l’abstention comme parti de poids dans le jeu politique français. Dans un nombre impressionnant de circonscriptions au premier tour, elle dépassait les 50%. Le taux de participation ne devrait pas être plus élevé au second tour de ce dimanche 19 juin – au contraire -. Le temps n’est plus où les élections législatives s’inscrivaient dans la suite logique de l’élection présidentielle.

Malgré l’habituel message martelé par le camp présidentiel (« Pas une voix pour le RN »), il y a fort à parier que beaucoup de Français bouderont à nouveau les urnes ce dimanche. Un certain nombre d’entre eux qui s’était résolu à voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle pour éviter une élection de Marine Le Pen ne réitèrera pas le déplacement. Les « consignes de vote » des forces éliminées sont d’ailleurs souvent floues – voire absentes.

La majorité présidentielle n’obtiendrait pas forcément la majorité absolue

Le fait même que la majorité présidentielle (LREM, Horizon et le MoDem) n’ait pas la certitude d’obtenir la majorité absolue (soit au moins 289 sièges) souligne le grand chamboulement de la vie politique française de ces dernières années. Si l’alliance de la gauche (LFI, PCF, EELV et PS) parvient à rafler 200 sièges (plus ou moins), la composition de l’Assemblée sera teintée de rouge.

Les Républicains, quant à eux, ne disparaîtront pas complètement de la vie politique. Reste à voir en quelle mesure ils parviendront à faire pencher à droite le camp d’Emmanuel Macron, ou s’ils seront absorbés sans trop avoir le choix. Le Rassemblement national, discret mais plutôt efficace, se montre satisfait. Il pourrait avoir assez de députés pour constituer un groupe parlementaire (une première depuis 1988).

Aux Français de décider s’ils voudront, oui ou non, participer à une vie politique à laquelle beaucoup se sentent étrangers, en particularité les moins de 35 ans. Aux dernières élections législatives, le taux de participation avait été inférieur à 43%. Un record est-il possible ?

R.P