Législatives 2022 – Le coup de bluff de Mélenchon

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« Cette semaine, le Président va désigner mon prédécesseur. Lui sera nommé. Moi j’espère être désigné par le vote des législatives prochaines. » Alors qu’Emmanuel Macron a désigné hier soir sa Première ministre en la personne d’Elisabeth Borne, Jean-Luc Mélenchon ne renonce pas à son « leitmotiv » si bien trouvé : devenir Premier ministre par la voix du peuple.

« Personne ne veut le job. C’est un CDD de mission d’intérim », écrivait hier le leader de La France Insoumise sur Twitter. « Madame Borne représente tout ce qui n’a pas marché au cours de ces 20 dernières années », tweetait-il encore, avant de proposer à la nouvelle ministre un débat « afin de discuter de la politique qu’elle veut mettre en œuvre ».

Mélenchon, haro sur Borne

Elisabeth Borne a été ministre de la Transition écologique, mais aussi des Transports et, plus récemment donc, ministre du Travail dans le gouvernement de Jean Castex. Selon Mélenchon, c’est une « saison de maltraitance sociale » qui s’ouvre : « baisse de l’allocation d’1 million de chômeurs, suppression des tarifs réglementés du gaz, report de 10 ans de la fin du nucléaire, ouverture à la concurrence de la SNCF et de la RATP. Très pour la retraite à 65 ans » (sic), tweetait-il hier avant même l’annonce officielle de la nomination. La critique envers Emmanuel Macron qui déclarait vouloir un mandat « qui serait écologique ou qui ne serait pas », est acerbe.

Jean-Luc Mélenchon peut-il devenir Premier ministre ?

C’est comme « Candidat Premier ministre de la Nouvelle Union Populaire » (NUPES : Nouvelles Union populaire, écologique et sociale, réunissant La France insoumise, EELV, le Parti socialiste et le Parti communiste), que Jean-Luc Mélenchon a l’intention de mener la bataille jusqu’aux législatives (12 et 19 juin prochains).

La règle des législatives est la suivante : un candidat doit rassembler au moins 12,5% des voix pour participer au second tour. Si le NUPES mise sur des triangulaires (qui favorisent d’autres partis comme le Rassemblement national), le morcellement géographique – les petites villes et zones rurales lui sont bien moins acquises – pourrait être une épine dans son pied.

Adieu Marseille

Le leader de La France Insoumise a déclaré il y a quelques jours ne pas se représenter comme député à Marseille – laissant la place à Manuel Bompard. Si Jean-Luc Mélenchon et ses équipes semblent particulièrement fière de leur slogan, « Mélenchon à Matignon » reste un beau coup de bluff pour remobiliser l’électorat. Que deviendra Jean-Luc Mélenchon en cas de défaite ? C’est « un homme qui a créé les conditions pour que même s’il n’est pas là, le combat qu’il mène continue à être mené », assure Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis. Belle performance.

Raphaëlle PAOLI