Hommage – Ce que la Région Sud doit à Bernard Bigot

Bernard Bigot en 2013 avec Yukiya Amano, directeur général IAEA © WKMC

Samedi 14 mai disparaissait Bernard Bigot, grand chimiste français et directeur général d’ITER, emporté par la maladie à 72 ans. Il a été une figure d’importance pour notre territoire national et local. 

Une carrière exceptionnelle, marquée par la présidence d’ITER

Acteur majeur du monde de la science et de l’énergie, Bernard Bigot a eu une carrière brillante : à l’âge de 46 ans, après des études en sciences physiques, il est nommé directeur général de la Recherche et de la Technologie au Ministère de l’Education Nationale puis est nommé haut commissaire à l’énergie atomique en 2003 par Jacques Chirac. Ce poste, qui a pour fonction de conseiller l’administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le Président de la République, témoigne d’une reconnaissance de carrière : en 1945, c’était le célèbre chimiste et physicien français Frédéric Joliot-Curie qui tenait ce poste. 

Ce rôle propulse sa carrière : en 2014, il est nommé directeur général d’ITER, projet de fusion nucléaire visant à construire Tokamak, machine expérimentale de reproduction d’énergie solaire, une alternative pour les énergies fossiles polluantes. 

Le nucléaire en France et en Région Sud, un héritage de Bernard Bigot 

Si la France est aujourd’hui un des principaux acteurs en énergie nucléaire, c’est notamment grâce à Bernard Bigot : c’est lui qui s’est battu pour la construction de centres de recherche près de Manosque, donnant ainsi un avenir au pays et plus particulièrement à la Région Sud en termes de nucléaire, leur donnant ainsi une place majeure sur la scène internationale. Aujourd’hui, ITER réunit plus de 35 pays, dont la Chine et les Etats-Unis, et est considéré comme le plus grand projet scientifique au monde, si bien qu’il est souvent comparé au programme Apollo, qui a emmené les hommes sur la Lune. 

Pourtant, la viabilité de ce projet a souvent été remise en question par de nombreux pays. C’est encore grâce à Bernard Bigot que le projet a gagné en légitimité et en ampleur : « Bernard Bigot a su remettre ITER sur les rails en tant que Directeur Général depuis 2015. Il n’a eu de cesse de faire profiter notre territoire et les entreprises locales de ce grand projet international en faveur de l’énergie de demain. Ce fut une fierté pour notre territoire et pour le monde économique« , soutient ainsi Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence (CCIAMP), avant d’ajouter que « le territoire perd une personnalité de grande qualité, un homme visionnaire au parcours remarquable. »

Quel avenir pour ITER ? 

Si Bernard Bigot laisse derrière lui le plus grand projet scientifique du monde actuel, il en assure également sa réussite : « La réorganisation interne d’ITER et les nominations auxquelles Bernard Bigot avait procédé ces dernières années sont autant d’atouts pour assurer la continuité, et le succès du programme”, affirme l’Iter dans un communiqué de presse. En attendant, c’est Eisuke Tada, son directeur adjoint, qui assurera la direction du programme. 

I.S