La suppression du corps diplomatique provoque des remous dans la classe politique

Ministère français des Affaires étrangères et européennes © WKMC

Dernier volet de la réforme de la haute fonction publique par Emmanuel Macron, le Journal Officiel a publié, lundi 18 avril, un décret actant la suppression du corps diplomatique. Cela permettrait de fluidifier le secteur et mettre fin aux « carrières à vie » et de les dynamiser, selon le président-candidat. Au total, ce sont 800 hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères qui perdront leur statut et deviendront ainsi des « administrateurs d’État » : désormais, ils auront vocation à évoluer d’un ministère à l’autre tout au long de leur carrière et seront unifiés au sein d’une seule et même entité, côtoyant des préfets et des sous-préfets, ou encore des inspecteurs de finances.

Ayant pour objectif la fin de la spécialisation des grands corps de l’Etat, cette mesure, qui met fin à deux siècles de réseau diplomatique, a suscité l’indignation et la colère des concernés, ainsi que de politiques, comme Marine Le Pen, candidate au deuxième tour de la Présidentielle : « À quelques jours de la fin de son mandat, Emmanuel Macron a publié le décret supprimant notre corps diplomatique. Il veut remplacer des serviteurs de l’État impartiaux par du copinage ». Elle promet, si elle est élue, « un statut de diplomate fondé sur le mérite et l’intérêt national ».

Jean-Luc Mélenchon a également regretté cette décision sur Twitter : « La France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le 2ème du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse. »

Pour les diplomates, qu’ils soient de tendance gauche ou droite, cette suppression témoigne d’un mépris de leurs compétences : « La diplomatie, c’est un métier, une expérience, des connaissances, une tradition, une fierté de servir la France », s’est exprimé Gérard Araud, ancien ambassadeur de la France aux Etats-Unis. 

I.S