Technopôle de l’Arbois-Méditerranée : une qualité environnementale récompensée en Région Sud

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Le technopôle de l’Arbois-Méditerranée est l’une des fiertés de notre territoire. Situé à Aix-en-Provence, ce lieu géré par la Métropole Aix-Marseille se positionne au 1er rang français et 4ème rang mondial des technopoles dédiés à l’environnement et aux Cleantech. Sur ses 75 hectares, il accueille plus de 110 entreprises, 11 laboratoires de recherche, 3 plateformes technologiques, 5 centres d’enseignement supérieur, 4 pôles de compétitivité. Il rassemble les talents d’une pépinière d’entreprises et tout un écosystème de structures d’aide à l’innovation. Un certain nombre de start-ups provençales présentes au CES de Las Vegas en étaient issues.

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Parallèlement, le technopôle de l’Arbois-Méditerranée a été à nouveau récompensé fin janvier 2022 par le Label Parc +, décerné (pour trois ans) par la Région Sud. Une fierté et un encouragement supplémentaires pour le directeur du technopôle et de la pépinière Cleantech, Frédéric Guilleux, avec lequel nous avons échangé.

Qu’est-ce que le Label Parc + ? Impulsé par la politique économique de la Région Sud (et par son plan climat « Une Cop d’Avance ») ainsi que par les enjeux d’adaptation au changement climatique porté par l’Agence de la Transition écologique (ADEME), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et par l’Agence régionale pour la biodiversité et l’environnement (ARBE), ce label récompense les parcs d’activités qui s’engagent dans des démarches de qualité. Parmi les critères d’attribution, on trouve ainsi l’aménagement judicieux du territoire, la lutte contre le gaspillage foncier, la valorisation du paysage… L’attention logique à l’énergie, à l’eau, aux transports… mais aussi la revalorisation des bâtiments et la qualité de l’accueil.

A l’origine, un parc scientifique

La collectivité Aix-Marseille-Métropole, qui s’occupe du technopôle Arbois-Méditerranée, s’est vu attribuer le niveau le plus exemplaire. « La locomotive qui a permis la création du technopôle de l’Arbois a été Aix-Marseille-Université et le CNRS, en forme de parc scientifique », explique Frédéric Guilleux. En 1991, la Région, le Département, la Communauté du Pays d’Aix et la Chambre de Commerce Marseille-Provence décident de lancer le projet de réhabilitation d’un ancien sanatorium situé sur le massif de l’Arbois : l’idée est d’accueillir sur un même lieu des scientifiques du CNRS et des étudiants d’Aix-Marseille Université. Peu à peu, d’autres laboratoires de recherche sont venus s’installer (chimie analytique de l’environnement, Institut méditerranéen de biodiversité et écologie…)

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« Une fois le projet lancé, les politiques se sont dit : « Et si on créait le petit Sophia Antipolis de la région ? » Et il a été décidé d’ouvrir un technopôle thématique, autour de l’environnement en l’occurrence : c’était visionnaire, à l’époque où les NTIC [Nouvelles technologies de l’information et de la communication ndlr] étaient reines ! » Il y avait des laboratoires, des bureaux d’études (qui conseillaient les collectivités et les entreprises pour la réduction de leur impact environnemental par exemple), mais des start-ups qui développaient des technologies pour protéger l’environnement, cela n’existait pas.

Le terreau idéal en Région Sud

L’avènement des nouvelles technologies, la sensibilisation progressive des gouvernants, des industriels, de la population au sujet de l’environnement, couplés à une maturité technologique, rendent le terreau très favorable pour créer des start-ups. « Il s’avère que sur notre territoire métropolitain, on a historiquement des bassins industriels (aéronautiques, pétrochimie, microélectronique, ports…) qui ont développé des innovations pour rester compétitifs. Ces innovations avaient aussi un intérêt à être utilisées sur le champ de l’environnement », souligne le président. La main-d’œuvre régionale, très qualifiée, veut en effet aussi s’attacher à la protection environnementale.

Le succès de la pépinière Cleantech

En 2017 a été créée la pépinière Cleantech, qui donne encore plus de sens au technopôle : « On a installé une équipe d’accompagnement des start-ups, d’animation, qui met en lien les gens autour de cet écosystème », appuie Frédéric Guilleux. Petit à petit, le technopôle a montré qu’il avait une vraie légitimité sur le territoire. « Aujourd’hui, on a 400 enseignants-chercheurs, une école doctorale, un master… et beaucoup d’outils de renommée mondiale. » Des 900m2 à l’origine, la pépinière est passée aujourd’hui presque à 4 000 M2, et 40 start-ups. Ce succès donne sa patte « entreprises innovantes » à l’ensemble du technopôle.

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Encourager l’installation et le développement des entreprises

Le Label Parc + n’apporte pas d’aide financière, mais représente une belle vitrine et un encouragement à persévérer. L’objectif général du technopôle de l’Arbois-Méditerranée, c’est bien de tout faire pour encourager l’installation des entreprises sur le lieu, et de prendre soin de leur développement. Et cela passe autant par la qualité des locaux que par l’état d’esprit des équipes. « Le technopôle est davantage qu’un espace de travail, et c’est ce qui nous différencie des autres technopôles », résume Frédéric Guilleux. Pour ce dernier, « il faut allier le fond et la forme afin d’être crédibles », soit, rassembler des entreprises dédiées à l’environnement, tout en développant un modèle écologique cohérent – ce qui n’est pas si évident. Ce modèle pourrait bien, dans les prochaines années, essaimer avec grand profit dans la région.

Raphaëlle PAOLI