BAC Nord : l’intolérable censure

Gilles Lellouche dans Bac Nord

La liberté d’expression n’est plus qu’un lointain souvenir en France : les policiers du syndicat Alliance qui voulaient organiser des débats démocratiques dans des salles de cinémas en France sur le film « Bac Nord » se sont vu opposer des refus formels qui ressemblent fortement à une impitoyable censure.

Le problème des censeurs professionnels, au premier rang desquels figure le maire socialiste de Marseille Benoît Payan, c’est qu’ils ne peuvent pas désavouer un film réalisé (à la perfection) par Cédric Jimenez, de gauche lui aussi, ils ne peuvent pas non plus s’insurger contre le succès populaire retentissant de ce film qui dépassé la barre des deux millions de spectateurs. Ils ne peuvent qu’empêcher la propagation d’une réalité qu’ils souhaitent soigneusement dissimuler dans un écran… de fumée.

Pourtant, au départ, les cinémas français qui devaient projeter le film et recevoir des centaines de policiers et d’élus pour un débat sur la sécurité en France se sont réjouis de cette initiative du syndicat policier « Alliance ». L’idée que l’on puisse expliquer sereinement ce qu’il se passe dans les territoires de non-France leur paraissait de bon aloi en période électorale pour que chaque citoyen puisse se faire une opinion éclairée.

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Eh bien non ! Ceux qui s’enthousiasmaient de cette heureuse initiative citoyenne se sont brutalement rétractés en invoquant du bout des lèvres des raisons de « sécurité ». Comme s’il pouvait y avoir le moindre problème de sécurité dans une salle contenant quatre ou cinq cents policiers … Le prétexte est fallacieux. Il s’agit d’une censure pure et simple. Une censure qui frappe les auteurs de cette œuvre artistique très réaliste mais aussi les acteurs (formidables Gilles Lellouche, Karim Leklou et François Civil) et l’ensemble des policiers français concernés au premier chef par cette violence inadmissible des quartiers hostiles.

La morale de l’histoire est simple : lorsqu’on veut dévoiler la vérité sur les méfaits de l’immigration extra-européenne et sur les agissements des trafiquants de drogue dans les centaines de cités réfractaires de France, on se heurte à un « niet » général des autorités : stop, sujet tabou. Fermez-la.

Il est vrai que ce film-choc sur les violences quotidiennes subies par les policiers, les pompiers, tous ceux qui symbolisent l’Etat français et portent un uniforme, a été inspiré par un policier d’élite, un ancien patron de la BAC Nord, Bruno Carrasco, qui sait de quoi il parle. Son témoignage à travers le film est sensationnel et c’est aussi une aubaine et une bénédiction pour des centaines de policiers et de gendarmes confrontés aux caillassages, aux obstructions, aux coups, aux outrages, aux tirs à belles réelles et qui voudraient pouvoir accomplir leur mission dans un climat de sérénité retrouvée.

Surtout pas de vagues

Oui, c’est vrai des voyous impitoyables terrorisent des populations entières prises au piège des cités interdites. Ils sont actuellement intouchables ou se considèrent comme tels car ils gagnent parfois jusqu’à 60 000 euros par jour pour répandre leurs drogues mortifères au sein de la jeunesse. Oui, le débat entre ces jeunes oisifs prêts à tout pour pérenniser leurs trafics de mort et les policiers qui les traquent  aurait été éminemment utile, oui les politiques auraient dû l’accepter. Mais non. Censure. Silence dans les rangs ! On fait comme si de rien n’était : pas de vagues.

Le maire de Marseille a dû se souvenir de l’avertissement de Molière qui s’adresse ainsi aux « maîtres censeurs » du grand siècle : « Le scandale est ce qui fait l’offense et ce n’est pas pécher que pécher en silence. » Les directeurs de salles étaient d’autant plus d’accord avec le syndicat Alliance que leur location était réglée rubis sur l’ongle et que les policiers et les élus auraient pu donner libre cours à leurs arguments et à leurs propositions pour améliorer la situation. « Je ne comprends pas l’origine des pressions qu’ils ont subies pour interdire formellement ces débats démocratiques », s’indigne David Reverdy, secrétaire national du syndicat Alliance.

Même topo à Marseille : « Je pensais que ce serait plus facile ici parce que BAC Nord a été tourné à Marseille, estime Rudy Manna, secrétaire général d’Alliance dans les Bouches du Rhône, mais nous avons rapidement déchanté. Le patron de l’Alhambra, une vaste salle située dans les quartiers nord, était prêt à nous accueillir au départ mais, patatras, il nous a opposé un refus lui aussi. » Que s’est-il passé entre l’acceptation et le refus ? C’est aisé à comprendre : comme l’Alhambra est une salle subventionnée par la mairie, précisément pour ses activités culturelles, le directeur en a référé à Jean-Marc Coppola, adjoint communiste à la Culture, lequel en a parlé au président du Soviet suprême : Benoît Payan, qui a tranché façon Brejnev. Niet ! Pas de débat. Silence. A bas l’extrême droite !

David Reverdy et Rudy Manna ont eu beau expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une tribune politique mais d’une participation majeure au thème central des prochaines présidentielles, celui de l’insécurité, les autorités n’ont rien voulu savoir. La vraie raison de cette censure généralisée est liée au sectarisme des socialistes et communistes qui règnent sans partage sur la culture en France.

Le film « BAC Nord » montre en effet crûment les méfaits de l’immigration extra-européenne dans des centaines de quartiers réfractaires régentés par la seule loi du « narco-islamisme ». Ce réalisme doit être caché. « Le film est trop politique, pas assez cinéma », bredouillent les censeurs. Le sujet est, il est vrai, brûlant, car les trafiquants sont prêts à tout pour maintenir leur emprise mafieuse sur les territoires perdus de la République. Et une éventuelle intervention musclée des forces de l’ordre pourrait entraîner une insurrection. Donc, on laisse faire. Passez au large, y a rien à voir.

C’est l’éternelle consigne des dirigeants depuis quarante ans. En période électorale, certains ressortent un Kärcher poussiéreux de la cave, mais peut-on vraiment les croire après tant d’années de fausses promesses ?

José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional