L’arrêt des réacteurs nucléaires en Allemagne va encore faire monter les prix du gaz

La centrale nucléaire allemande de Gundremmingen, dont les blocs ont été mis hors service fin décembre © WKMC

Angela Merkel n’a pas dévié de sa ligne de conduite : depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima (2011), elle est bien décidée à supprimer définitivement le nucléaire en Allemagne. Fin 2021, trois réacteurs sur les six encore en activité ont été mis hors circuit.

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Le pays table sur une utilisation massive des énergies renouvelables… qui n’est pas encore à l’ordre du jour. En attendant, l’Allemagne se fournit en grande quantité en énergie fossile, principalement en gaz. Alors que les prix de ce combustible flambent en Europe, une telle décision ne manque pas d’attiser les tensions géopolitiques entre la Russie, fournisseur de gaz majeur, et ses clients.

De mauvaises conjonctures

Il est certain que le contexte pour l’arrêt de ces trois réacteurs n’est pas des plus favorables. En cause, plusieurs facteurs : un hiver prolongé en 2020 qui a fait baisser les stocks, de mauvaises conditions météorologiques pour les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, une forte demande des économies après le temps mort causé par les confinements…

Des tensions géopolitiques qui n’arrangent rien

Alors que les tensions sont palpables en ce moment à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, certains responsables politiques européens semblent croire que le géant du gaz ralentit sciemment ses livraisons vers l’Europe dans un objectif de pression.

Même si « la sécurité d’approvisionnement en Allemagne reste garantie », selon le ministre vert de l’Économie et de la Protection du climat Robert Habeck, les Européens ont toutes les raisons d’être inquiets autour du dossier du gaz. L’Allemagne choisit mal son moment. Et la France emprunte une autre voie, puisqu’Emmanuel Macron a annoncé, le 9 novembre dernier, la relance de la construction de réacteurs nucléaires dans le pays.

Raphaëlle PAOLI