« La Panthère des neiges », une quête silencieuse à travers un monde inexploré

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On sait qu’il n’est pas facile de rendre captivant un documentaire. C’est pourtant le cas de « La Panthère des neiges », le film de Marie Amiguet et Vincent Munier (sorti en salle en décembre), dans lequel on voit ce dernier en compagnie de l’écrivain voyageur bien connu Sylvain Tesson. De leur aventure commune au Tibet, à la recherche d’un animal devenu rare, Sylvain Tesson a tiré un livre du même nom en 2019 : on se souvient d’ailleurs que « La Panthère des neiges » avait remporté le prix Renaudot.

Ici, la quête des deux hommes est rendue à l’image, avec une intensité particulière : les clichés de Vincent Munier, photographe animalier, côtoient les prises de vue à couper le souffle des paysages, et les séquences où l’on voit la progression parfois difficile des compagnons, leur attente, le silence blanc qui les entoure. Ceux qui ont lu l’ouvrage de Sylvain Tesson retrouveront, dites par l’auteur, des phrases tirées de son carnet de notes.

La patience comme vertu suprême

« La patience est la vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aide à aimer le monde », souligne l’écrivain-voyageur, celui-là même qui admire tellement le héros homérien Ulysse. Rester à l’affût des heures entières, en silence qui plus est (un pari supplémentaire pour notre bavard !) apporte finalement un trésor : l’attente est riche de la découverte des animaux de toute sorte. Yacks, loups, renards, antilopes… le monde sauvage se donne en récompense.

Une solitude paisible

Ce jeu de piste, dont l’issue teste justement la patience du spectateur (vont-ils oui ou non parvenir à observer cette fameuse panthère des neiges ?), mène Sylvain Tesson et Vincent Munier à travers des régions du globe où les seuls habitants sont des nomades menant une vie simple et en harmonie avec la nature. Le documentaire est saisissant, et on ressort convaincu d’avoir – un peu – participé à cette aventure dans le monde du grand silence blanc.

Jeanne RIVIERE