Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, présente ses cadres dans les Bouches-du-Rhône

De gauche à droite sur la photo : David Quintela, Patrick Isnard, Jeanne Marti, Pascal Munier et Jean-Philippe Courtaro © DR

Le mardi 21 décembre à Aix-en-Provence, Reconquête, le nouveau parti d’Éric Zemmour, a dévoilé à la presse ses responsables pour le département des Bouches-du-Rhône. Une présentation publique qui a laissé entrevoir une dynamique locale pour ce tout jeune parti, mais qui reste suspendue à la question lancinante des 500 parrainages d’élus.

Équilibre politique et cuisine provençale

« Un bon aïoli, avec de bons ingrédients », c’est ainsi que Patrick Isnard, en charge de la région PACA pour Reconquête, décrit le savant assaisonnement politique au sein de ce parti juvénile. C’est un fin connaisseur qui parle : élu d’opposition (ancien RN) à Grasse, président d’une parfumerie, il est surtout un identitaire provençal depuis sa prime jeunesse. Parmi les cadres du parti, pas de baron local rallié, mais des personnalités soigneusement choisies pour maintenir l’équilibre suivant : 1/3 issu de la droite classique, 1/3 de la droite « dure », et 1/3 de la société civile. Un agencement qui veut incarner l’union des droites tant espérée.

Pascal Munier, référent départemental des Bouches-du-Rhône, se charge ensuite de présenter la liste des élus désignés responsables des 16 circonscriptions. On y trouve des vieux loups de mer du Rassemblement national, des Républicains, de Debout la France, des personnalités du monde universitaire, du secteur pénitentiaire, de l’armée, du secteur privé. Mais plusieurs jeunes, parfois encore étudiants, figurent dans le lot, repérés grâce à leur intense activité militante au sein du mouvement de jeunesse Génération Zemmour.

Une dynamique encourageante 

« Nous allons gagner la présidentielle », affirme avec certitude Patrick Isnard, résolument optimiste. Pour atteindre cet objectif pour le moins ambitieux, il peut compter sur les 30 000 militants revendiqués par Génération Zemmour, dont la section départementale est dirigée par Jean-Philippe Courtaro, professeur de droit. D’après ce dernier, il s’agirait du « mouvement politique de jeunes le plus important aujourd’hui », qui multiplie les collages et les tractages sur les marchés de la région.

Pascal Munier n’est pas peu fier du maillage territorial serré qu’il est parvenu à organiser : « Nous n’avons pas un responsable pour chaque petite commune, mais pas loin ! » Un département déjà garni de 3 000 adhérents, pour 1 500 à 2 000 qui proposeraient leurs services en tant que bénévoles. « J’ai 25 ans d’activité politique, et ce à quoi nous assistons aujourd’hui, je ne l’ai jamais vu », affirme cet ancien cadre du FN puis du MNR [Mouvement national républicain ndlr]. Enthousiaste, il rappelle que le parti fondé il y a moins d’un mois possède déjà 70 000 adhérents à jour de cotisation, soit trois fois plus que le RN et le Parti socialiste.

Cette dynamique attirerait-elle au-delà de la droite ? L’édile de Grasse affirme que des responsables de LREM auraient pris contact avec ses équipes en vue d’un changement d’allégeance. Si ces ralliements se font encore attendre, il promet de « très grosses prises » en janvier au niveau national.

Les 500 signatures, ombre au tableau 

Les responsables ne s’en cachent pas, le spectre de l’absence des 500 signatures d’élus indispensables pour se présenter à l’élection présidentielle plane sur la campagne. Comme bien d’autres candidats avant lui, Éric Zemmour peine à les obtenir. Il aurait obtenu environ 300 promesses de parrainages. « Aidez-moi », a-t-il demandé aux maires de France dans une vidéo récemment publiée sur ses réseaux sociaux. Cette grande question ne semble pas doucher l’enthousiasme de la base militante, qui prévoit au contraire de redoubler d’activité dans les prochains mois.

Antoine LIVIA