MID Méditerranée 2021 – Didier Parakian, vice-président de la Métropole : « Chaque câble sous-marin à Marseille, c’est 0,5% de PIB pour notre région »

Didier Parakian, vice-président de la Métropole, lors de son discours d'inauguration du MID, le 17 décembre 2021 © DR

Le 17 décembre dernier a vu l’organisation à Marseille de la première édition d’un événement économique plein d’avenir, le MID Méditerranée, au Palais du Pharo. A cette occasion, nous avons rencontré Didier Parakian, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence chargé des relations internationales et européennes, qui a ouvert le bal par sa conférence.

Le Méridional : Didier Parakian, qu’est-ce que le MID Territoires ?

Didier Parakian : Cela signifie « Moniteur Innovation Days », c’est un concept lancé par le journal « Le Moniteur », la référence pour les questions de construction et d’aménagement du territoire. Il l’organise à Paris depuis plusieurs années, et traite de l’innovation et des enjeux dans le domaine de la construction; cela inclut aussi les bureaux d’études, les architectes, les constructeurs, les énergéticiens, les promoteurs, et plus globalement tout ce qui fait le BTP.

Il y a six mois, les organisateurs ont décidé de délocaliser cet événement pour la première fois, afin de mettre en valeur des personnalités et des solutions locales. Pour cela, ils ont judicieusement choisi notre territoire, avec le soutien de la Métropole, et ont lancé le MID Territoires, dont cette première édition est nommée MID Méditerranée.

Les thèmes de cette année étaient la résilience au réchauffement climatique et les nouvelles énergies. Le secteur de la construction a un impact important sur le climat et l’environnement, ce sont donc des questions cruciales pour notre époque. Il y avait des poids lourds du BTP, comme Colas, Eurovia, et Loxam, et des représentants du monde de l’énergie, comme Enedis, Enerplan ou l’ADEME. Ils ont présenté des projets ambitieux, avec des solutions innovantes pour lutter contre le réchauffement climatique, des investissements dans une construction durable, et l’implantation de filiales dans notre région. 

« Le Moniteur » a choisi l’hémicycle du Pharo à Marseille, le siège de la Métropole, pour ces interventions de haut niveau. J’ai eu le privilège d’ouvrir ce colloque par mon intervention intitulée « Un territoire contrasté à potentiel inouï ».

L.M : Qu’avez-vous voulu mettre en lumière lors de votre conférence ?

D.P : J’ai apporté un message positif, je leur ai expliqué pourquoi ils avaient fait le bon choix en choisissant Marseille pour cette première édition hors de Paris. Ils sont à la bonne adresse pour investir et innover. Il m’est revenu une phrase du célèbre entrepreneur américain John Rockfeller : « J’ai toujours essayé de transformer les désastres en opportunités. » La crise sanitaire a été une catastrophe pour l’économie, mais il faut savoir aller chercher les opportunités qui en découlent. Une étude réalisée par l’OCDE démontre que notre territoire a été très résilient pendant la crise par rapport au reste de l’Europe. C’est dû à notre tissu de de TPE et PME qui a su se remettre en question pour rebondir. Notre économie est très diversifiée, c’est notre force.

Nous sommes surtout un territoire ouvert sur le monde, grâce à une position géostratégique bénie des dieux que la terre entière nous envie. Marseille est un balcon sur l’Afrique, un hub méditerranéen parmi le top 5 mondial en termes de connectivité, avec une quinzaine de câbles sous-marins connectés au Prado, qui transfèrent une masse considérable de données vers des data centers. Cet environnement privilégié a permis le développement de tout un écosystème numérique. La donnée est le nouvel or noir de la révolution numérique, chaque câble sous-marin déroulé à Marseille, c’est 0,5% de PIB supplémentaire pour notre région. 

Ce n’est pas un hasard non plus si les grands architectes du monde entier choisissent Marseille pour signer des œuvres exceptionnelles. On peut citer Norman Foster, architecte anglais qui a redessiné l’ombrière sur le Vieux-Port, Zaha Hadid qui a signé la tour CMA-CGM, Jean Nouvel qui est derrière la tour La Marseillaise, et Rudy Ricciotti qui a conçu le Mucem, l’un des cinq musées les plus visités d’Europe.

Il n’y a jamais eu autant d’appétence internationale pour le territoire de la Métropole, notamment pour le quartier Euroméditerranée, où le taux de vacance est de 3%. Tout est complet, les gens se bousculent pour s’y installer, et une tour est actuellement en phase finale de vente. Chaque année, entre 60 et 80 nouvelles entreprises s’implantent à Marseille. Les plus gros investisseurs sont les Américains… peut-être est-ce l’effet Franck McCourt ! Enfin, j’ai incité mon auditoire à se dépêcher pour investir, car aujourd’hui s’installer à Marseille est encore bon marché. Après la coupe du monde de Rugby en 2023 et les Jeux olympiques de 2024, nous passerons de l’ombre à la lumière, tout le monde se bousculera pour faire des affaires ici, et les prix vont flamber.

L.M : Quelles sont les perspectives d’avenir pour le MID Territoires ?  

D.P : Le second se tiendra à Bordeaux le 1er juin prochain, en partenariat avec la région Nouvelle-Aquitaine. Le prochain événement parisien est lui prévu pour le 4 juillet 2022 à Boulogne-Billancourt. Le MID Méditerranée compte revenir à Marseille en 2023, peut-être au premier semestre. Nous l’espérons, car cette première expérience a été un succès, avec de très bons retours et des partenaires enthousiastes. Près de 450 personnes ont suivi l’événement, dont une centaine sur place, ce qui est très encourageant.

Propos recueillis par Antoine LIVIA