Il y a 100 ans, Yves Montand : une enfance marseillaise

Yves Montand en 1965 © WKMC

L’acteur et chanteur français d’origine italienne aurait eu 100 ans cette année. Celui qui s’appelle en réalité Ivo Livi naît dans un village toscan le 13 octobre 1921. Sa famille fuit le fascisme et vient habiter à Marseille alors qu’il est âgé de deux ans. Au cours de son enfance puis de son adolescence marseillaises, il se passionne pour le cinéma et les jeux de rôle. Il commence de modestes productions, notamment dans un cabaret de music-hall, entre ses petits boulots.

C’est au cours de sa jeunesse qu’il troque son nom contre celui d’Yves Montant (d’abord orthographié avec un « t »), un clin d’œil à sa mère qui lui répétait souvent « Ivo, monta ! » pour lui demander de rentrer à l’appartement.

C’est finalement par la chanson que débute sa carrière. Il fait ses armes à Marseille, avant de monter à la capitale une fois finie la Seconde Guerre mondiale.

Toujours en Provence, du côté de Nice cette fois, Yves Montand fait une rencontre décisive : à Saint-Paul-de-Vence en 1949, c’est le coup de foudre entre l’actrice Simone Signoret et lui.

Montand se fait un nom dans le cinéma à partir de 1953, et tourne avec les plus grands réalisateurs, acteurs et actrices de l’époque, y compris à l’international.

Il revient à Marseille pour un film du réalisateur Jacques Demy, « Trois places pour le 26 », où il incarne son propre rôle, arrivant dans la ville pour un spectacle de music-hall. L’acteur et chanteur décède le 9 novembre 1991, alors qu’il était encore en pleine carrière.

Alors qu’il est engagé dans les milieux communistes (sans appartenir officiellement à un courant politique), son revirement idéologique est complet à partir des années 1960. Il adhère au libéralisme et dénonce le régime communiste, notamment à travers plusieurs de ses rôles. Dans « L’Aveu » (1970), il incarne ainsi un vice-ministre tchèque emprisonné et torturé par le régime communiste. Yves Montand rend d’autant mieux les persécutions du régime qu’il reconnaît s’être laissé berner par les idéaux communistes.

A Marseille, un buste de l’artiste (du sculpteur Bruno Catalano) se trouvait dans l’ancien square de la Place Jean-Jaurès.

Jeanne RIVIERE