Esport : l’excellence marseillaise s’exporte au Qatar

De gauche à droite : Pierre Distinguin de Pulp (accélérateur de sport), Kamel Badawy, Mohammed Mubarak AlKuwari et Romain Sombret © Le Méridional

C’était au sommet de la tour La Marseillaise que le club MCES (Mon Club ESport) et la fondation qatarienne Aspire Zone présentaient leur partenariat ce lundi 20 septembre devant un petit nombre de journalistes. De part et d’autre, une satisfaction palpable : pour l’immense complexe sportif de Doha, il s’agit d’installer une académie esport d’excellence dans ses locaux. Pour MCES, ce partenariat marque une avancée significative dans son objectif majeur : l’internationalisation.

10 fois Clairefontaine

Il y a de quoi ouvrir de grands yeux devant un tel complexe sportif, et pour cause : Aspire Zone ne fait pas les choses à moitié. Egalement connu comme le « Doha Sports City », il réunit sur plus de 250 hectares (soit plus de 10 fois notre centre de préformation de Clairefontaine) une multitude de structures sportives, mais inclut aussi des centres médicaux et des centres de recherche : une « planète Sport » où tout est conçu pour pousser à l’excellence.

L’ouverture au esport revêtait, au sein de ce complexe, un sens évident : aujourd’hui, la pratique du esport (ou sport électronique) s’intensifie de plus en plus, en Asie, au Moyen-Orient, aux Etats-Unis, mais aussi en Europe.

Sport/esport : un savant mélange

C’est à Marseille que s’est lancé MCES, il y a trois ans. La marque de l’académie, c’est un mélange dosé entre sport et esport, qui s’adresse aussi aux amateurs. Cours, stages encadrés par des coachs spécialisés… En quelques années seulement, le club d’origine a essaimé dans d’autres villes françaises (Bordeaux, Toulouse, Paris) et aussi à l’étranger (Italie, Maroc). Mais un tel partenariat représente une réelle réussite et une reconnaissance certaine pour MCES : « L’objectif est d’exporter le savoir-faire de nos coachs et une formation à la française », souligne Romain Sombret, président et co-fondateur de MCES. Des formateurs de MCES se rendront donc au Qatar dans un premier temps. Pourquoi pas ensuite mettre en place des échanges pour les « gameurs » dans un deuxième temps ?

Mohammed Mubarak AlKuwari et Isabelle Campagnola-Savon © Le Méridional

Un engagement pour la jeunesse

Situé à L’Epopée, son siège cotoie celui de différentes associations, également engagées auprès de la jeunesse, comme Synergie Family. Loin du schéma de l’adolescent enfermé dans sa bulle – ou sa chambre, MCES veut favoriser le mélange sport/esport. Une formule qui a plu aux dirigeants Qataris d’Aspire Zone. Mohammed Alkuwari, directeur marketing d’Aspire Zone opine : « Nous avons travaillé pour chercher le meilleur modèle et considéré que c’était le bon moment pour s’impliquer dans l’esport, pour trouver une bonne académie » ; lui qui avoue, après le match OM/Rennes au Vélodrome, n’avoir jamais vu une telle ambiance dans un stade, veut faire « mieux encore » : « Il y aura bientôt de grandes choses, des choses concrètes à montrer. » Parents, enfants, coachs : « Le but est d’encadrer et d’accompagner, pour que chacun y trouve son compte », ajoute Kamel Badawy, directeur commercial et stratégique d’Aspire Zone.

Une fierté pour la région

Le prestige de ce partenariat rejaillit sur Marseille et la région, et montre le dynamisme de ses entreprises et un accompagnement qui paye. Isabelle Campagnola-Savon, notamment conseillère régionale en charge de l’économie et présente ce lundi, rappelle sa fierté de voir se développer des entreprises nées il y a quelques années : « A la Région, nous avons des outils qui permettent aux entreprises d’être accompagnées depuis la création jusqu’à la transmission, en passant par le développement, dont l’internationalisation. » Un plan de financement réaliste et la cohésion de l’équipe ont permis d’en arriver là. « On va continuer à faire rayonner le territoire », reprend de son côté Romain Sombret.

Une entreprise qui est d’autant plus cohérente que les yeux se tournent déjà vers Marseille comme ville de sport à propos des JO 2024. Et que, pourquoi pas en 2028 ? l’esport pourrait être intégré aux Jeux olympiques. Ce qui est certain, c’est que ce partenariat représente une formidable occasion pour MCES.

Jeanne RIVIERE