Sport adapté : entre solidarité et singularité

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Les Jeux paralympiques commencent le 24 août et se poursuivent jusqu’au 5 septembre à Tokyo : ce deuxième volet des Jeux olympiques montre des performances d’autant plus exceptionnelles qu’elles sont chèrement gagnées par les athlètes atteints d’un handicap quelconque, physique ou mental. De nombreuses associations et fédérations permettent à des personnes souffrant d’un handicap de pratiquer une activité sportive, et de s’y épanouir. En France, deux importantes fédérations (ayant reçu délégation du ministère des Sports) s’y attellent notamment : la Fédération Française Handisport (pour un handicap moteur ou sensoriel) et la Fédération Française du Sport Adapté (pour un handicap mental ou psychique). Jean-Luc Cedro, président du Comité Départemental de Sport Adapté des Alpes-Maritimes et éducateur sportif spécialisé en psychiatrie au CHU de Nice, détaille le travail de ses équipes.

Depuis 1977, la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA) a reçu l’aval du ministère des Sports pour encadrer et organiser la pratique des activités physiques et sportives des personnes en situation de handicap mental ou psychique. Elle s’occupe donc de personnes de tous les âges, qui présentent soit une déficience intellectuelle légère, moyenne ou profonde à laquelle peuvent être associés des handicaps physiques ou sensoriels (personnes polyhandicapées), soit des troubles psychiques.

Quelle est la mission de la FFSA ? « Offrir à toute personne en situation de handicap mental ou psychique, quels que soient ses désirs, ses capacités et ses besoins, la possibilité de vivre la passion du sport de son choix dans un environnement voué à son plaisir, sa performance, sa sécurité et à l’exercice de sa citoyenneté.« 

Les actions des Comités Départementaux

La ligue PACA de Sport Adapté a été créée en 1984. Le sport adapté, c’est une façon d’adapter la pédagogie d’un sport, pour que chaque personne puisse le pratiquer à sa façon. « Les Comités départementaux organisent une multitude d’événements, souligne Jean-Luc Cedro. Il y a beaucoup de propositions déclinées sous des angles spécifiques. » Il nous en décrit quelques-unes : « De septembre à juin, on propose aux établissements médico-sociaux des journées sportives pour enfants ou adultes, avec entre 60 et 120 personnes par journée. » La Fédération met en place des partenariats avec les acteurs sportifs du territoire, comme le Stade Niçois Rugby ou le Comité départemental olympique, pour que des professionnels puissent partager leur connaissance du sport avec les bénéficiaires. Ces derniers ont donc le « challenge », avec leur perception du temps parfois différente, de se préparer bien à l’avance pour vivre ces journées.

Une sensibilisation fructueuse

En plus des partenariats avec des clubs, la FFSA travaille avec l’Education nationale, pour organiser des rencontres entre les enfants des écoles et les enfants des établissements médico-sociaux ; ou encore avec la Protection judiciaire de la jeunesse : des jeunes suivis pour délinquance rencontrent les jeunes de la FFSA. De tous ces événements ressort une découverte du handicap, qui responsabilise les autres jeunes. Ils permettent de nouer des amitiés et des complicités entre des enfants ou des adolescents.

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Pour les adultes aussi, de belles initiatives, notamment au niveau de la sensibilisation des salariés des entreprises : lors de journées partagées, c’est l’occasion de former des équipes mélangées : « Quand on participe à une journée comme ça, on est tous des sportifs ; et c’est cette notion même de sport qui enlève les barrières liées au handicap, autant du côté des personnes handicapées que des salariés », résume Jean-Luc Cedro. Les valeurs de la fédération trouvent donc leur sens dans ces événements : respect, dépassement, sens de l’effort et solidarité.

La Fédération Française du Sport Adapté compte aujourd’hui plus de 65 000 licenciés, ce qui fait d’elle la plus importante fédération de sportifs en situation de handicap en France. Dans les Alpes-Maritimes, il y a plus de 600 sportifs licenciés à la FFSA.

A la veille des Jeux paralympiques, le président du Comité Départemental de Sport Adapté des Alpes-Maritimes redit son admiration pour tous les athlètes qui persévèrent : « Quand on connaît le handicap et quand on sait tout ce qu’une personne handicapée doit surmonter, on sait que leurs exploits sont vraiment magiques. L’abnégation de ces athlètes est incroyable ! » Et il insiste : « Le handicap n’empêche pas le sport, ni le plaisir du sport ! C’est ce qu’on essaye de montrer à notre échelle. » Les rencontres et les valeurs humaines sont là pour aider à cela.

Thomas MOREAU