Salles de shoot : un remède pire que le mal

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Les écolo-gauchistes à l’œuvre depuis un an à la mairie de Marseille sont décidément indécrottables. Ils veulent absolument installer des salles de shoot au cœur de Marseille avant la fin de l’année avec l’appui du gouvernement. Problème : une grande majorité de Marseillais sont hostiles à ces fabriques de toxicomanes car ils craignent pour leur sécurité et celle de leurs enfants.

Selon les promoteurs de ces lieux de perdition, il s’agit « d’espaces sécurisés et encadrés permettant une consommation de drogues clean dans les meilleures conditions d’hygiène ». Pour une fois, Benoit Payan, maire de Marseille, et Michèle Rubirola, qui est en principe son adjointe à la santé, ne nous prennent pas en traître. Ces salles de shoot figuraient en effet dans les promesses du programme de campagne du Printemps marseillais lors des municipales de 2020. 

« Notre dossier est prêt, se glorifie Michèle Rubirola, nous agissons en plein accord avec l’agence régionale de santé, la préfète à l’égalité des chances et l’association ASUD Mars Sey Yeah… » L’accord des Marseillais, évidemment, on s’en passe.

On croit rêver : ces salles de shoot n’ont jamais vu le jour sous la précédente mandature parce que les Marseillais n’en veulent à aucun prix.

Ce refus obstiné devrait décourager des élus qui se prétendent démocrates, donc sensibles aux vœux de leurs administrés. Les riverains concernés sont en effet persuadés que ces fabriques officielles de toxicomanes « clean » ne peuvent qu’encourager le trafic de drogue et inciter les usagers à sombrer dans une addiction encadrée.

Il est vrai qu’une salle de shoot, ce n’est rien d’autre qu’une zone de non-droit admise et favorisée par les pouvoirs publics car jusqu’à preuve du contraire la consommation de drogues est formellement interdite par le code pénal et elle est théoriquement réprimée par des peines sévères d’amendes de 200 euros lorsque les toxicomanes sont surpris en flagrant délit.

Le double discours de Darmanin

« Le trafic de drogue gangrène la ville de Marseille et nous devons y mettre un terme par tous les moyens », a affirmé Gérald Darmanin lors de sa dernière visite sur la Canebière. Le ministre de l’Intérieur se déjuge-t-il en autorisant une préfète à participer à ce qui ressemble à un encouragement masqué à la consommation de stupéfiants ? En tout cas, l’installation de ces salles de « chouchoutage » des toxicomanes serait en totale contradiction avec sa stratégie de lutte très ferme contre la drogue.

Comment ignorer en effet que ces toxicomanes patentés vont sortir en charpie de leur salle de shoot et errer comme des zombies à l’affût de mauvais coups sur les personnes les plus fragiles pour se procurer l’argent nécessaire à l’achat de leurs « produits » ? La délinquance risque d’exploser à proximité de ces « shooting rooms » et les dealers viendront rôder dans les parages pour ravitailler leurs proies et faire du prosélytisme.

« Il ne s’agit pas de faciliter le crime, jurent les promoteurs de cette lubie socialiste, mais de répondre à un problème de santé publique en renouvelant en permanence le stock de seringues stériles à usage unique. » Les médecins moins idéologues font simplement observer que l’on doit d’abord tirer toutes les conséquences médicales, sociales et sécuritaires de l’expérimentation en cours avant d’en imposer la présence à la population.

Les gangs de narcotrafiquants seront-ils éradiqués ? Les toxicomanes seront-ils en voie de sevrage ou bien leur addiction à la drogue s’aggravera-t-elle en toute sérénité ? Le taux de contaminations sera-t-il en régression ? La délinquance liée au trafic sera-t-elle jugulée ? Personne ne répond à ces questions essentielles car aucune analyse objective et scientifique n’a été faite sur les effets positifs et négatifs de ces salles de shoot en libre-service.

Troubles de voisinage, bisbilles dans les squares et les parkings, peur pour leurs enfants : les Marseillais craignent le pire et ce projet funeste soulève déjà un tollé de protestations avant même que l’on connaisse le lieu d’implantation de cette salle de shoot.

Il y a quelques années, on avait cru que la distribution aux toxicomanes de Subutex et de Méthadone pourrait supprimer leur syndrome de manque et leur procurer une sensation de bien-être mais l’expérience s’est soldée par un cuisant échec. « Dans les quartiers nord, les gamins se shootent légalement au Rivotril, révèle une pharmacienne de Saint-Louis, c’est du trafic légal car ce médicament leur est prescrit sur ordonnances par des médecins complices. » Une fois sous l’emprise du Rivotril, les adolescents deviennent des pantins entre les mains des trafiquants qui les obligent à voler, à trafiquer ou à se prostituer. Et lorsque la pharmacienne ose refuser de délivrer ces opiacés, elle se fait carrément menacer de mort…

Il existe peut-être une solution susceptible de faire l’unanimité… Ce serait d’installer cette future salle de shoot dans les sous-sols de l’hôtel de ville pour que M. Payan et Mme Rubirola puissent en surveiller de près le fonctionnement. Chiche…

José D’Arrigo, rédacteur en chef du Méridional