Marseille Jazz des Cinq Continents : légende et rayonnement

© Marseille Jazz des Cinq Continents

Les liens entre Marseille et le jazz sont historiques et fusionnels. Né aux Etats-Unis au début du XXème siècle, le jazz n’a pas mis longtemps à traverser l’océan. Après la Première mais surtout après la Deuxième Guerre mondiale, Marseille découvre avec enthousiasme ce nouveau genre musical et accueille des artistes de prestige. Le festival Marseille Jazz des Cinq Continents (8-25 juillet 2021) entend faire perdurer cet esprit particulier et universel. Pour son président Régis Guerbois, il était difficile d’envisager une année sans le festival, né il y a 21 ans.

Les années 1930 voient les aficionados marseillais du jazz devenir de plus en plus nombreux. Et « l’esprit jazz » s’installe durablement dans la ville et la région avec les soldats afro-américains qui viennent libérer le territoire. Cafés de la Canebière, clubs de jazz d’Aix-en-Provence… Les « big bands » conquièrent le cœur des Français qui ont soif de fête et de changement. Des vedettes du jazz passent par la ville, se produisent à l’Opéra, à l’Odéon, à l’Alcazar : Louis Amstrong en 1946, Dizzy Gillespie en 1948, Charlie Parker en 1949… Il restait des clubs historiques de jazz à Marseille jusque dans ces dernières années, qui ont disparu ou ont perdu en visibilité.

« L’idée du Marseille Jazz des Cinq Continents est bien de faire revivre la légende du jazz à Marseille », nous dit Régis Guerbois. Il faut dire que le festival connaît un succès de plus en plus important : « En 2000, nous commencions avec quelques soirées au palais Longchamp ; aujourd’hui, nous rayonnons dans toute la ville et dans la région », explique le président.

Vieille Charité, musée Cantini, théâtre Silvain, jardins du palais Longchamp, Mucem… Les lieux se multiplient ; mais ils ont été soigneusement pensés. Comme le rappelle Régis Guerbois, un festival de cette ampleur ne s’improvise pas : « Des mois à l’avance, nous avons mesuré ce qui était possible, nous avons envisagé tous les cas de figure, nous avons tout pesé. Dès janvier, nous avons effectué des tests pour savoir combien de public pourrait être accueilli dans chaque lieu du festival et quels budgets pouvaient être permis. » Tout est donc prévu pour que le Marseille Jazz des Cinq Continents se déroule selon les normes sanitaires adaptées. Il a par exemple été prévu au palais Longchamp un concert assis, contrairement aux habitudes des autres années. Davantage de concerts se déroulent au théâtre Silvain, déjà équipé.

Sans surprise, cela reste une année différente. Mais le festival ne verra pas son esprit trahi : « Bien sûr, le Marseille Jazz a vocation à faire venir des artistes des cinq continents. Mais les artistes de la région et du pays sont présents pour faire rayonner la musique », souligne Régis Guerbois. C’est aussi l’occasion de leur donner davantage de visibilité, et de mettre en lumière les talents du territoire. « Cette année, on perçoit l’impatience du public et son enthousiasme pour le festival, qui se retrouvent chez les artistes. » Une osmose particulièrement précieuse.

Jeanne RIVIERE

Le pass sanitaire ne sera pas exigé sur les jauges à moins de 1000 spectateurs. Ce qui est le cas à la Vieille Charité, au Musée Cantini et au Mucem. Billetterie, programmation et informations supplémentaires à retrouver sur le site de l’événement.