Les archéologues, sauveurs ou gêneurs ?

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Les Journées européennes de l’Archéologie se déroulent cette année du 18 au 20 juin sous l’égide de l’Inrap, l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Derrière ce terme un peu impressionnant se cache une organisation concrète et efficace, qui agit quotidiennement pour étudier les traces du passé. Mais bien souvent, les archéologues sont considérés comme des gêneurs qui viennent entraver les constructions du présent. A tort.

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En France, on pourrait fouiller avec profit… tous les 20 mètres en moyenne ! Sur un tracé de TGV par exemple, un site au kilomètre (en moyenne là aussi) est découvert. En plus de l’ « archéologie programmée » (les fouilles demandées, donc), ce qu’on appelait jusqu’en 2001 l’archéologie « de sauvetage » faute d’assise légale, est aujourd’hui désigné sous le nom d’ « archéologie préventive ». « La loi sur l’archéologie préventive du 17 janvier 2001 prévoit l’intervention des archéologues en préalable aux chantiers d’aménagement, afin de réaliser un “diagnostic”, et si nécessaire une fouille », précise l’Inrap.

Gêneurs ou sauveteurs ?

Quelle est la mission de l’Inrap lorsqu’un site ancien est mis au jour ? Se rendre sur place le plus rapidement possible afin de collecter le maximum d’informations permettant de connaître les modes de vie passés. Combien de promoteurs immobiliers ont tout exprès détruit des vestiges remarquables par crainte d’être « embêtés » par les archéologues !

Mais il faut le souligner, ces derniers n’ont pas vocation à empêcher le cours de la vie présente en invoquant le passé. Il serait quasiment impossible de construire ou reconstruire des bâtiments dans une ville comme Marseille, dont le sol est truffé de vestiges. En revanche, il est indispensable que les archéologues puissent avoir le temps d’analyser le site. Et dans certains cas (rares par rapport aux nombres de sites découverts), de poser un veto sur la construction pour préserver une découverte particulièrement rare.

« L’archéologie ne cherche pas de chefs-d’œuvre ou des monuments remarquables. Elle vise à connaître les territoires et les sociétés passés à travers les signes conservés par le sol, depuis les premières traces de présence humaine au paléolithique, au moins 500 000 ans avant notre ère, jusqu’à nos jours.« 

Il faut se rendre compte que les études menées sur les sites permettent de déduire des informations comme les modes de vie, les relations sociales et politiques, les peuplements. Elles permettent également de saisir les évolutions du climat, les métamorphoses du paysage et les transformations de la végétation. Des éléments combien précieux !

Jeanne RIVIERE

L’Inrap accueille peu de bénévoles, mais de nombreux chantiers leur sont ouverts sur le territoire national. Le ministère de la Culture et de la Communication en diffuse chaque année la liste.