« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! »

© Acomar Bouches-du-Rhône DR

Le premier vers du poème de Baudelaire « L’homme et la mer » illustre à merveille l’amour inconditionnel de la mer que portent ces hommes et ces femmes engagés dans la marine française à différents niveaux. En ce jour de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe (8 mai 1945), nous avons l’honneur d’échanger avec Philippe Chovet, Maître Principal honoraire dans la Marine nationale, aujourd’hui président de la section Bouches-du-Rhône de l’ACOMAR (Association Centrale d’Officiers mariniers de Marins de Réserve).

Quand il s’est engagé dans la Marine nationale en 1960, Philippe Chovet n’avait en poche que ses vingt ans et son certificat d’études. Le monde de la marine ne l’a jamais lassé : en vingt-six ans de service, il a pu accomplir toutes sortes de missions ; il commence comme radiotélégraphiste (il ne doit alors jamais quitter l’amiral dont il est le chiffreur !), travaille au Secrétariat Général de la Défense Nationale à Paris (SGDN), part trois ans pour Saïgon au Consulat Général de France, rentre à Toulon, passe deux ans à la Préfecture Maritime… on se perdrait à tout énumérer. Ce que Philippe Chovet se plaît à souligner, c’est que sa carrière a commencé et s’est achevée à Marseille, alors qu’il est devenu Maître Principal.

Ce n’est pas pour autant qu’il tourne le dos à la mer : quand il quitte « l’active » en 1985, il repart pour quinze ans de réserve. Enfin, après ses 60 ans, il adhère à l’ACOMAR, pour finir président de la section. Quel est le rôle de cette fameuse association ?

L’ACOMAR

L’Association Centrale d’Officiers mariniers de Marins de Réserve regroupe des réservistes opérationnels, d’anciens marins de la Marine Nationale, Officiers Mariniers, Quartiers-Maîtres et Marins ainsi que nombre de sympathisants.

L’ACOMAR regroupe aujourd’hui 28 sections et délégations départementales réparties à travers tout le territoire français. L’association a été fondée en 1932 par Roger-Paul Courtheoux à l’initiative du Commandant Ducuing. Elle prend à cœur d’entretenir les relations entre la Nation, la Marine nationale et les forces armées. Elle apporte aussi son soutien à l’action de la Marine et à la participation à l’encadrement et l’animation de la préparation militaire marine et des jeunes gens futurs réservistes.

Le Chef de Bataillon Francis A.et le Maitre Principal Philippe Chovet (à gauche sur la photo) © Acomar13 DR

Faire connaître aux jeunes la carrière de la Marine nationale

Pour Philippe Chovet, il est très important que l’ACOMAR soit présente pour faire découvrir aux jeunes les possibilités de carrière au sein de la Marine nationale, souvent trop peu connues : « Aux forums des associations ou lors de conférences dans les collèges et les lycées, les jeunes nous posent beaucoup de questions, parfois très concrètes, et parfois plus profondes. » Le métier des armes est un engagement particulier, mais qui parle encore aujourd’hui.

L’importance de commémorer le 8 mai

Cette année, crise sanitaire oblige, le préfet a dû restreindre le nombre de participants des associations. Mais Philippe Chovet ne sera pas privé de commémoration : il a été convié par le maire de secteur du 13ème et 14ème arrondissement de Marseille, pour déposer une gerbe au Monument aux Morts du cimetière du Canet. Pourquoi est-il si important de commémorer le 8 mai encore aujourd’hui ? Pour Philippe Chovet, la réponse paraît évidente : « Commémorer la fin d’un conflit qui a fait des centaines de millions de morts, commémorer la part de victoire qu’a eue la France, commémorer la date de la victoire et de la liberté, c’est la moindre des choses. » Une magnifique conclusion de la part d’un ancien « col bleu ».

Jeanne RIVIERE