L’esport : le nouvel eldorado

A l’ère du numérique, l’esport prend une place de plus en plus importante dans notre société. Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’esport est la compétition de jeux vidéo. Dans certains pays, les joueurs d’esport gagnent plus que les footballeurs professionnels. C’est le cas par exemple en Corée du Sud. En Asie, l’esport occupe déjà une place prépondérante. Récemment, il vient d’être intégré aux jeux asiatiques. En Europe, même s’il reste encore un peu en retrait, certains clubs de foot développent une section esport. De plus en plus de moyens sont déployés, et de nouvelles équipes esport se créent. Mais l’esport souffre pour le moment d’une mauvaise réputation auprès du plus grand nombre. Pourtant, comme phénomène de société, il mérite qu’on s’y intéresse de plus près, pour mieux le comprendre et ainsi pouvoir accompagner les changements dans le monde du sport, plutôt que de les subir. C’est ce que réussit parfaitement à faire MCES, une nouvelle équipe d’esport marseillaise. 

Les chiffres sont éloquents. L’esport c’est :

  • 1,1 milliard de dollars de revenus en 2020. Soit une croissance de 15% par rapport à 2019. De plus, avec la crise sanitaire et l’arrêt du sport amateur, de plus en plus de jeunes se tournent vers l’esport. Sa croissance devrait se poursuivre en 2021.
  • 500 millions d’internautes en 2020, avec une croissance annuelle de 11,7%. Les événements les plus regardés sont le World Championship de League of Legends et l’Overwatch League, avec respectivement 105 millions d’heures vues et 104 millions d’heures vues. Pour ce qui est des jeux, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les jeux du genre de Fifa qui marchent le mieux. En effet, les jeux qui copient les sports tel que le foot, le tennis, le cyclisme… ne sont pas les plus populaires auprès des joueurs et observateurs d’esport. Ils vont leur préférer des jeux comme Counter Strike ou encore Dota 2.

Le top 5 des jeux les plus regardés :

1-League of Legends (348 millions d’heures vues)

2-Counter Strike : Global Offensive (215 millions d’heures vues)

3-Dota 2 (199 millions d’heures vues)

4-Overwatch (110 millions d’heures vues)

5-Hearthstone (37 millions d’heures vues)

L’essor de l’esport s’accompagne d’une baisse de la pratique des sports classiques, ce qui inquiète les professionnels. Le nombre de licenciés dans le foot décroît d’année en année. Une étude a récemment montré que la capacité physique des enfants entre 7 et 18 ans a diminué de 55% en 50 ans. François Carré, cardiologue de l’université Rennes 1, avait réagi à ce sujet sur RTL : « On ne se rend pas compte du danger que ça représente. Le capital santé se construit jusqu’à 18 ans, c’est votre capacité physique. » 

On comprend alors la réticence des parents à inscrire leurs enfants dans des clubs d’esport. Pourtant, dans la réalité, les joueurs d’esport ne sont pas moins sportifs ou athlétiques que le reste de la population. De plus, inscrire son enfant dans un club lui permet de conserver un lien social qu’il ne garderait pas forcément en jouant seul chez lui. Dans un club, il est encadré par des professionnels et peut découvrir de nouvelles techniques tout en s’épanouissant. Des études ont également montré qu’une pratique des jeux vidéo favorise la créativité (selon une étude de l’université de l’Iowa), accélère le processus de décision (selon une étude de l’université de Rochester) et développe le volume de la matière grise (selon la conclusion d’une étude allemande). Conscient de toutes ces informations, MCES a décidé d’allier pratique du sport et de l’esport.

© MCES

MCES, pour MonClubESport, est une équipe d’esport assemblée en 2018 par Romain Sombret. Celui-ci a commencé en créant la première académie d’esport en France. Il n’y avait pas encore d’équipe professionnelle, seulement la possibilité de s’inscrire pour suivre des stages, avec le matin du sport et l’après-midi de l’esport. Romain Sombret s’est basé sur les académies de football existantes pour créer son académie. Il est parti du constat que les jeunes jouaient de plus en plus aux jeux vidéo et qu’ils avaient donc tendance à s’isoler et pratiquer moins de sport. Par son académie, il crée du lien social et permet aux jeunes de s’épanouir dans un cadre mélangeant sport et esport.

© MCES

On le voit à travers cette équipe, il est certain que l’esport n’a pas fini de se développer en France et partout dans le monde, pour le plaisir des plus jeunes. Leurs aînés, qui rêvaient dans les années 90, devant Mario Kart, d’en faire un jour leur métier, voient leur rêve réalisé.

Mayeul LABORDE