Ce poème a été écrit par l’académicien, Jean-Noël Beverini, en réaction au meurtre de Samuel Paty, professeur d’histoire -géographie, décapité pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression.

Douce France, cher pays de mon enfance,

De quelle terre es-tu l’engeance ?

Mon vieux pays que j’ai connu

Fredonnant le chant du monde,

Que deviens-Tu baignant au sang

De l’innocent

Sous des couteaux immondes ?

Ma vieille France

Qui n’est plus terre des Lois

Et voit occire sans émoi

L’enfant, le prêtre et l’enseignant,

Dis-moi s’il n’est pas enfin temps …

Tout ce que nos siècles ont bâti,

Tout ce que nos pères ont construit

S’effondre

Et Tu ne daignes répondre.

Le sabre qui Te meurtrit

Fait de ta terre, sans un cri,

Une terre de barbarie.

Tu meurs, terre de France,

Et seule l’indifférence

Est penchée

À ton chevet.

Réveille-Toi, sors de tes songes.

Ne vois-tu pas le mal qui ronge

La quintessence de ton être ?

Es-Tu donc prête à disparaître ?

France,

L’apocalypse est à ta porte

Et nulle voix n’exhorte

À combattre l’infamie.

France, n’as-tu donc rien appris ?

Marseille, le 17 octobre 2020

Jean-Noël Beverini